C<est Francois qui ecrit! On est presentement a Shymkent, dans le sud du Kazakhstan! Dans notre derniere entree sur le blogue, nous en tions a Khiva! Donc a pres avoir batifole dans Khiva pendant 3 jours, on a consacre notre derniere journee dans la region a la visite de l<Elliq-Qala (i.e. la "vallee des chateaux") dans le delata de l<Amu-Darya. Le delta est habite depuis des temps immemoriaux et de nombreux rois y ont effectivement construits cites et chateaux entre le 4e siecle avant J.-C. et le Moyen-Age. Aujourd<hui, il ne reste que des ruines de ces royaumes antiques, eparpillees entre le desert et le delta. Comme l<Elliq-Qala est quand meme loin de Khiva et qu<aucun transport collectif ne s<y rend, on a donc loue un taxi pour la journee qu<on a partage avec 2 Italiens sympas mais genes qu<on avait rencontre peu de temps auparavant et qui logeaient a notre B & B. On est partis au matin, avant que la chaleur ne rende notre Daewoo non-climatisee insupportable... En chemin, on s<est arretes a un genre de station-service\garage. Le concept nous a un peu surpris: notre chauffeur nous a demande de descendre, question d<aller mettrer seul mettre du gaz dans un genre de compartiment en beton... Et toutes les autres voitures qui arrivaient la faisaient la meme chose! Un des Italiens nous a alors dit que ce genre de place etait aussi un lieu d<echange entre chauffeur et pompiste\mecano, ou le chauffeur pourrait parler "char" a son aise avec un specialiste, sans craindre les indiscretions des passagers!... On a ensuite repris la route, on a depasse Urgentch (la ou on etait arrives en train, on s<en souvient) puis on est arrives a un enorme pont enjambant le non moins imposant fleuve Amu-Darya. A voir la grosseur du cours d<eau, c<est serieusement inimaginable de croire que, 200 km plus loin, le fleuve se tarit et n<atteint plus la mer d<Aral parce qu<on a pompe toute son eau pour irriguer les chmaps de coton de la region!
De l<autre cote du fleuve, on entre dans une region au nom imprononcable: le Karakalpakstan (chaque "k" doit etre prononce comme un "h" fort et dur, du meme type que le "h" dans Halifax quand on le dit en anglais... essayez, ce n<est pas facile!) A titre informatif, le Karakalpakstan est peuple de Kazakhs et non d<Ouzbeks: cette incoherence est une autre gracieusete de Staline et de son decoupage absurde des frontieres d<Asie centrale. Le premier chateau (ou qala) qu<on a visite etait une cite enorme du 4e siecle avant J.-C. dont il ne restait que les remparts en terre cuite au beau milieu des champs. C<etait assez impresionnant de voir ces vieilles fortifications tenir encore debout, sans etre demesurement abimees! Au cours de la journee, on a ainsi visite 7 qalas, de toutes les tailles mais tous relativement bien conserves. Un des plus impresionnants etait un chateau situe sur un piton rocheux en plein desert. On est arrives la a 12h, il fasait une chaleur infernale mais notre chauffeur nous a alors intime: " Ok you go, you walk desert to qala, I wait here!" Comme tous les chateaux qu<on a fait cette journee-la, il n<ya pas vraiment de sentier pour se rendre au qala: il n<y a que le chateau, la-bas, et on se rend a lui en se frayant un chemin a travers les broussailles epineuses (cette journee-la j<etais stupidement en shorts: je vous laisse deviner l<etat de mes mollets!) C<est un paradoxe de l<Ouzbekistan ca: alors que les villes de Khiva, Samarkand et Bukhara sont tres touristiques, des qu<on sort de ces places-la, l<infrastructure touristique est inexistante! Bref, on a donc marche dans le sable, sous un soleil de plomb et grimpe jusqu<au promontoire ou etait situe le chateau. Je ne sais pas comment vous decrire a quel point il fait chaud quand on marche a midi dans le desert: le soleil est brulant, le sable est brulant, il n<y a aucune ombre et pour couronner le tout, on subit aussi les assuts d<un vent brulant charge de poussiere. La vue et les ruines valaient naturellement l<effort, mais disons que je ne prendrais pas tous les jours des marches dans le desert! Une fois revenus a notre taxi, Memem a ete photographier des chameaux qui chillaient pres d<un camp de yourtes voisin, puis on est repartis vers notre dernier qala de la journee. On l,a visite puis on a dine avec les Italiens a l<ombre d<un arbre providentiel. Notre repas consistait en un genre de pizza improvisee: pate de tomate badigeonnee sur un pain ouzbek et agremente de saucisson local (on avait achete les ingredients de notre festin un peu plus tot au bazar d<Urgentch). C<etait finalement assez bon, meme si les Italiens nous ont assure que cet ersatz de pizza souleverait sans conteste l<indignation chez eux!
Apres le diner, on est revenus a Urgentch. On est alles sortir de l<argent (dans un guichet automatique qui marchait! Yessss!!!) puis on a quitte a la gare ferroviere d<Urgentch les Italiens et notre chauffeur qui revenaient a Khiva. Le plan etait de trouver un moyen de transport pour Bukhara, a 100 km de la. Apres avoir constate qu<aucun train ou autobus ne partait le soir-meme pour Bukhara, on allait se resoudre a dormir a Urgentch quand, au sortir de la gare, trois chauffeurs de taxi se sont litteralement mis a nous crier apres en nous offrant de partir a Bukhara. On vous a dit qu<on detestait en general prendre le taxi? En effet, on ne peut jamais entierement faire confiance aux chauffeurs, ils essaient toujours de nous avoir et ils sont achalants... Le probleme c<est qu<entre Urgentch et Bukhara, ils sont souvent la seule option possible a moins de vouloir perdre une journee en bus (il n<y a pas de bus de nuit en Ouzbekistan, ordre du presient!) ou d<attendre le prochain train... dans une semaine! A contre coeur, on a donc negocie le prix de la course vers Bukhara, en prenant bien soin de tout mettre par ecrit (le prix pour deux, incluant les baggages, l<endroit exacte ou on voulait aller a Bukhara, le fait qu<il n<y ait aucun frais surprise....) Ne jamais faire confiance a un chauffeur de taxi dans ces pays-la! On a aussi fait signer le tout par le chauffeur, qui ne comprenait visiblement pas pourquoi on tenait a connaitre son nom...
Maintenant c<est au tour de Meme: Dans le taxi, encore vraiment mefiants, on a parle a un jeune Ouzbek qui etait dans l<auto pour essayer de savoir si le chauffeur etait fiable mais ca a un peu foire a cause de sa complete ignorance de l<anglais... Il voulait savoir ou on allait, alors on repetait "Boukhara", qui est quand meme un endroit ultra-connu de l<Ouzbekistan, mais il ne comprenait rien! Il disait "Ah Buqaba Tashkent!" et on repetait non "Boukhara!" Ca a dure un certain temps pendant qu<on le trouvait vraiment bizarre de connaitre autant peu son pays, jusqu<a ce qu<il dise "OOOOH BouHHHHHara!" (prononcer le h avec force) Bref, il faudra ameliorer notre prononciation de l<ouzbek, meme si apres coup on trouve ca encore special qu<il ait pense qu<on voulait aller en taxi dans un minuscule village (Buqaba) pres de Tashkent a comme 20h de route... Le chauffeur est revenu, avec une madame et son fils et nous a fait comprendre qu<on serait les 4 en arriere, pour 8h30 de route! La on a re-argumente comme quoi il n<etait pas question de payer aussi cher pour qu<on soit 4 en arriere, mais ca n<a pas trop marche et 4-5 autres chauffeurs se sont mis de la partie pour nous faire comprendre que c<etait comme ca que ca marchait... On a fini par partir, Francois au milieu colle contre la madame (en surpoids, en plus...) qui avait son fils de 10 ans sur les genoux! On est passes faire le plein de propane (he oui!), le chauffeur a fait quelques arrets personnels puis on est partis. Des le debut, on a su que ca allait etre difficile. Le jeune Ouzbek s<est mis a hurler au telephone avec une voix criarde, son telephone sonnait des qu<il raccrochait! Le chauffeur a aussi decide de mettre de la musique techno ouzbeque, pendant que lui-meme passait des coups de telephone au volant. Ca a fini par se calmer apres une bonne demi-heure de route, quoique le gars ait continue tout le trajet a hurler (il avait une voix vraiment claire et forte) de temps en temps des choses au chauffeur... On a reussi a emprunter le telephone de la madame pour qu<on puisse reserver a un hotel a Boukhara etant donne l<heure tardive ou on allait arriver. Selon le Lonely Planet d<il y a deux ans, le trajet devrait durer 4h. Selon les gens qu<on a rencontre: minimum 8h tellement la route est mauvaise. En optimistes (naifs?), on se disait que la route qu<on suivait n<etait pas si pire apres le Kyrghyzstan et que ca n<allait probablement pas prendre 8h pour faire quelque 400 petits km... Erreur. Toute la route est en construction. En fait, la "route", c<etait des nids de poule relies par de la terre... Ca allait prendre 8h! Le pire c<est qu<on suivait la nouvelle route, toute neuve et belle, mais comme elle n<etait pas vraiment finie ils mettaient des tas de sable dessus pour empecher les autos d<y aller... On a zigzague entre les trous pendant tres longtemps, depassant des camions par-ci par-la... On a longe le desert, c<etait beau mais un peu desagrable avec toutes les autos qui passaient et qui soulevaient le sable. On a aussi pu assister a une mini tempete de sable! Le ciel devant nous etait tout noir, et plus on s<approchait plus il y avait de vent et de sable qui volait. Ca n<a pas dure longtemps mais c<etait quand meme impressionnant a voir! De temps en temps, l<auto avait des problemes et le chauffeur arretait pour mettre de l<eau sur le moteur ou le radiateur (?? pardonnez mes maigres connaissances mecaniques...). Apres un certain temps, la madame et le gars ont echange de place et ce dernier nous a fait comprendre qu<on allait etre plus confortables vu que lui il etait mince...! En effet c<etait plus agreable par contre, mais apres un certain temps, son deo a du atteindre sa duree limite car il s<est mis a puer tres intensement des bras!! La dame en avant, tres subtile, s<est mis du parfum pour changer l<odeur et nous a tous subtilement distribue des gommes, car en plus il avait pas mal mauvaise haleine...! Comme le chauffeur avait termine toutes ses reserves en eau, on est arretes pres d<un restaurant (et on a vu des chameaux sauvages au loin!) pour qu<il arrange son moteur. Francois en a profite pour aller aux toilettes (dans un vieux bidon rouille) et il est tombe nez-a-nez avec une grosse tarentule (Francois: c<etait probablement parmi les "squat toilets" les plus repoussantes que j<ai jamais eu l<occasion de visiter... Serieusement les excrements sortaient du trou en une belle pyramide d<au moins un pied de haut, sans compter le tas de dechets qui trainait dans le fond... Par contre, c<est vraiment quand j<ai vu la tarentule detaler entre les bouteilles vides que je me suis dit que j<allais aller me soulager dans le desert finalement!) Suite a d<autres problemes mecaniques, on s<est arretes dans un espece d<arret-routier (on est d<abord passes par un controle de police, police a qui le chauffeur a discretement donne quelques billets). Finalement, on a compris qu<on changeait d<auto pour le reste du trajet! J<ai aussi essaye d<echanger notre argent US vu que je ne voulais pas payer le chauffer avec un billet de 100$. Ca n<a pas marche alors j<ai fait comprendre au chauffeur qu<il nous fallait du change, et il a fini par trouver une solution assez speciale... A quelques reprises, on a depasse une voiture puis notre chauffeur lui a fait signe de se ranger sur le cote, a parle au chauffeur puis on est repartis. 20 minutes plus tard, on s<est arretes et on a paye au gars de l<autre voiture (Francois: a l><aide de notre ami Ouzbek aux dessous de bras puants qui, dans une tentative de me faire comprendre que je devais payer pour la course maintenant, m<a hurle assez comiquement "MONEY, DOLLARS"!!!) , qui nous a remis le change... On a aucune idee de qui s<etait et de comment notre chauffeur va faire pour recuperer son argent, mais bref, ca a marche! Plus tard, on etait dans la banlieue de Boukhara quand notre chauffeur s<est arrete et a dit : "finish, Bukhara here". D<autres taxis etaient la pour qu<on utilise leur service pour se rendre au centre-ville. Apres quelques ostinages de ma part avec notre chauffeur, il a fini par accepter de payer lui-meme le taxi suivant pour nous mener a l<hotel, comme on avait convenu avec lui qu<on allait au centre-ville.
On s<est donc rendus a notre BnB vers minuit et demi, qui etait tres bien! On a pris the, biscuits et fruits dans la cour interieure puis on est alles se coucher, le desert ca fatigue! Le lendemain, on a dejeune a l<hotel et on est alles explorer un peu Boukhara. Notre hotel est particulierement bien situe: au coeur de la ville et ses monuments spectaculaires. Il y a en fait un bassin et un parc plein d<arbres tout proche, entoures de trois immenses medressas. Tout de suite apres avoir achete des billets de train pour Samarkand, on les a d<abord visitees, super belles! On s<est aussi fait accoster par un jeune Ouzbek qui apprenait le francais, a qui on a parle pendant un petit bout. En fait, on a fini par remarquer que beaucoup de gens parlaient francais a Boukhara, a cause de la quasi-omnipresence des Francais! C<est bien parce qu<on peut parler aux gens, mais d<un autre cote les vendeurs nous parlent en francais et ca reste plus complique de se parler entre nous sans qu<ils comprennent que c<est beaucoup trop cher, ou qu<on veut utiliser telle tactique pour diminuer les prix... Apres, on est alles diner dans un restaurant pres du bassin, et on a eu du plov qui etait tres bon! Bien contents, on s<est promenes dans la ville et c<etait beaucoup plus agreable pour la temperature qu<a Khiva! Cependant, a la difference de Khiva, Boukhara est une "vraie ville" donc les monuments historiques sont disperses a travers les rues residentielles. Ca fait moins touristique donc mais il faut marcher un peu plus longtemps entre chaque. On a visite bien tranquillement, s<arretant a chaque medressa (il y en a comme 10 par ville!) pour y lire les explications de notre Lonely Planet et retrouver de l<energie pour affronter le soleil!
Retour de Francois: Le soir, comme on voulait faire changement de la bouffe ouzbeke, on s<est dit qu<on irait essayer le seul restaurant italien en ville. Ce fut une experience interessante. En fait, sur les dizaines de plats disponibles au menu, seuls quatre pouvaient vaguement faire office de plats italiens! On a commande deux plats de pates parmi ceux-ci, mais c<etait davantage du laghman que des spaghettis! On en a aussi profite pour gouter au vin ouzbek (eh oui l<Ouzbekistan est aussi un producteur de vin). On a choisi une bouteille de rouge avec un gros dessin d<ours dessus. Verdict? Boaf. On aurait dit du jus agremente de mauvais alcool et ca goutait le vinaigre balsamique. On n<en n<a pris qu<un verre disons! Et on n<est habituellement pas difficiles: au Vietnam, on considerait le Dalat Wine comme correct! Par la suite, on est revenus a la place centrale pres du bassin. Il etait genre 21h, le soleil etait couche mais la place etait pleine de monde! En fait, comme a Khiva, on dirait que l<ete, la ville de Bukhara vit la nuit, quand il fait frais! On est restes la un certain moment a regarder les gens et a ecouter la musique, puis on est rentres au B & B pour dormir.
La suite eventuellement, quand on pourra! A bientot!!!
On retourne definitivement Au moine echanson lors de mon prochain passage a Qc, histoire de vous faire oublier le vin(?) ouzbeck. Mario
RépondreSupprimerToujours partants!
SupprimerDe la neige les 10 et 12 juillet, désert brûlant hier. Êtes-vous partis avec la garde-robe appropriée?
RépondreSupprimerK
Pour le chaud oui (autant qu<on puisse...) Pour le froid pas vraiment: moi qui a ri de Francois qui amenait un chandail chaud... c<est moi qui ait fini par le porter :P
SupprimerQuelqu'un en théâtre pourrait vous faire pratiquer quelques tics pour faciliter vos communications personnelles chez les marchands qui parlent mal/heureusement français.
RépondreSupprimerK
Tarentule+pire ride de taxi au monde+description de la chaleur indécente en ouz=AAAAHHH MAIS COMMENT VOUS FAITES!!!! Bon nombre de fois j'ai juste pouffer de rire tout haut à la lecture du 8h de taxi (8H!!!!! BEN VOYONS DONC!!)
RépondreSupprimerAH JE VOUS AIME!!!!!REVENEZ!!!!
:)
Hehe! Dans 10 jours Marianne!
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