lundi 30 juillet 2012

Bukhara, Samarcande et Shakhrisabz


Hellloooo!!!

Ici Francois! On vous livre la suite de Bukhara!

Donc apres notre premiere journee en ville, on a passe la seconde a visiter ce qu<on n<avait pas pu voir lors de la premiere! (N.B.: on a oublie de vous dire que, la veille, on avait aussi visite une synagogue... aussi bizarre que ca peut paraitre, il y avait historiquement une tres grande population juive a Bukhara jusqu<a la chute de l<URSS mais il n<en reste que 300 aujourd<hui. Au bas Moyen-Age, Juifs et musulmans partageaient meme les memes lieux de culte, faute d<espace! Le gardien de la synagogue, un vieux monsieur enthousiaste qui portait des verres de fond de bouteille, nous a fait visiter l<endroit au complet en nous jasant en ouzbek: c<etait bien interessant, du moins ce qu<on a compris!) On a donc commence notre journee assez tard (en fait la chaleur nous rend lents je pense... on s<est leves a 9h et on etait seulement prets a sortir vers 12h!) et rapidement on a eu faim et on est aller manger les meilleurs plov et laghmans qu<on ait mange a date dans un petit resto qui ne payait pas de mine (a rajouter a votre carnet d<adresses en Ouzbekistan!) Ensuite, on a visite une medressa puis les bazars couverts de la ville, qui a l<origine etaient consacres a un type de marchandise chacun (chapeaux, fruits, etc.) mais qui aujourd<hui hebergent surtout des souvenirs pour touristes. On a change de l<argent au marche noir, on a visite quelques boutiques puis on a ete voir la grande mosquee et le grand minaret (epargne par Gengis Khan) qui sont les pieces maitresses de Bukhara. C<etait encore une fois magnifique, mais on commencait vraiment a etre tannes de payer tout le temps pour entrer dans chaque monument! Au moment de sortir, on  a ete abordes par un jeune Ouzbek parlant parfaitement le francais (et son ami qui parlait super bien espagnol) a qui on a parle un bon bout avant de se diriger vers l<ancienne citadelle de Bukhara, l<Ark (oui le nom sonne mal en quebecois). En fait, il ne reste que les murailles en terre du palais parce que ce dernier a ete joyeusement bombarde par les bolcheviques dans les annees 1920... On ne pouvait malheureusement pas visiter parce que c<etait en renovation, alors on a ete chercher de l<ombre dans un parc voisin. On s<est alors encore fait aborder par un Ouzbek en francais, mais cette fois-la c<etait pas juste pour pratiquer: il voulait nous servir de guide (remunere) dans la ville. On a refuse poliment mais on a quand meme jase un bout avec lui parce qu<il etait vraiment sympa (on vous a dit a quel point les gens sont gentils et aimables en Asie centrale?). Il nous a entre autres conte une blague sur la polygamie dans laquelle il disait que, pour etre heureux, l<homme ouzbek devrait avoir 3 femmes: une Ouzbeke pour les enfants, une Francaise pour la beaute et une Juive pour l<argent (!) !!! 

Apres ca, on est alles visiter une autre medressa puis un parc ou se trouvait le plus vieux monument de la ville. En chemin, on est passe devant un autre monument de "la mere qui pleure", cense honorer la memoire des Ouzbeks morts durant la 2e guerre mondiale. Il faut croire que le president de l<Ouzbekistan, Islam Karimov, a vraiment aime le design de la statue parce que chaque grande ville a sa "mere qui pleure"!! Parlant de Karimov, je fais un aparte sur la propagande: en Asie centrale a date, l<Ouzbekistan remporte la palme du nombre de propagande par habitant. Il y en a partout!! Disons qu<on a assez vite su reconnaitre la phrase qui disait que l<independance du pays etait sacree ou quelque chose du genre... Bref, si on se fie a la propagande, l<Ouzbekistan est vraiment un paradis! Apres avoir fait le tour d<un mausolee, on est sortis du parc puis on s<est diriges vers un cimetiere (Meme, qui trippe sur les cimetieres musulmans, devait avoir son fix) mais, clairement, il avait ete  rase pour faire de la place a des magasins flambants neufs! Depites, on est revenus par de petites rues residentielles ou les jolies maisons (et les rues) etaient ensevelies sous des vignes pleines de raisins (pas murs par contre)! En fait, les vignes passent souvent par dessus la rue, sur des genre de toits, c<est assez joli!... On a finalement debouche sur ce qui avait ete la mosquee d<ete personnelle de l<emir de Bukhara, en plein a l<heure de la priere. Inutile de vous dire que l<endroit, tout en bois sculpte, face a un joli bassin et a un jardins et rempli de monde, etait vraiment agreable. Apres, on a visite une autre petite mosquee dans le dedale des rues de terre de la ville, que le gardien de la mosquee a tenu a nous faire visiter lui-meme! Il y avait des gens qui priaient mais le gardien nous a vite fait comprendre que s<il etait la, non seulement Meme pourrait entrer mais elle pourrait le faire sans foulard (malgre nos mimes peut-etre peu convaincants de "foulard")! Les Ouzbeks sont decidement tres ouverts sur la religion! On a apres ete manger des shashliks dans une chaikhana (maison de the) situee dans le parc face a la forteresse, servis par des enfants qui n<auraient definitivement pas l<age legal de travailler chez nous! On a ecoute un moment les videosclips turcs qui passaient a tue-tete dans le resto puis on est revenus vers notre hotel, pres de la place avec le bassin qui etait a nouveau noire de monde! Cette fois, il y avait aussi des jeunes fous qui se jetaient dans le bassin (pas tres creux) a partir des branches des arbres centenaires qui le surplombaient! Ensuite, on a ete au cafe Internet, ou les plombs ont saute au moins 3 fois avant qu<on se decide finalement a partir vers le pompeusement nomme "Amazingly Fast Internet Cafe". La on a recroise le couple de Hollandais qu<on avait vu a Khiva... et aussi le couple de Russes qu<on avait vu a Khiva! Dans la journee, on avait aussi croise, au hasard d<une rue, les Francais qu<on avait rencontre en haut du minaret de Khiva et deux autres qu<ils avaient rencontre a Bukhara, dont un cycliste un peu space qui faisait France-Australie a velo! Apres Internet, on est revenus se coucher.

Le lendemain, on avait decide de sortir de la ville pour visiter d<autres monuments situes a l<exterieur. On est donc partis vers la partie neuve de la ville, pres de l<autoroute appelee mysterieusement "autoroute Karimov", pour prendre un minibus. On est d<abord aller manger dans un cafe en retrait et vraiment pas touristique. Meme, qui voulait des legumes, a fait l<erreur de demander a la serveuse c<etait quoi la meilleure salade. Elle a finalement recu une salade avec des oeufs, creme sure, fromage, boeuf et mayo! Heureusement, la serveuse a aussi amene mon plat (commande au hasard parce que un menu en ouzbek, tse...) en double, ce qui a quand meme permis une ingestion limitee de concombre et de tomates! Nos plats ressemblaient d<ailleurs vaguement a une poutine: morceaux de viande, frites, concombres recouverts d<une sauce brune... Une variante ouzbeke bientot disponible a La Banquise? On a ensuite pris le minibus... pour s<arreter 2 secondes apres le depart du bus parce que la police en avait intime l<ordre au chauffeur! Le chauffeur et le policier se sont ensuite mis a s<engueuler intensement pendant 10 minutes en pleine rue (on a jamais trop compris pourquoi), alors que les passagers attendaient tous dans le minibus. A un moment donne une vieille dame toute menue dans l<autobus a decide de s<en meler et d<aller elle aussi s<obstiner avec le policier! Elle est finalement revenue mais elle continuait a narguer le policier en lui criant des trucs par la fenetre! Ce qu<elle disait devait etre tres drole car tout l<autobus pouffait de rire des qu<elle disait quelque chose! Ca s<est finalement regle d<une quelconque facon et on est finalement repartis. On est arrives finalement au palais d<ete de l<emir. C<etait vraiment joli, avec plein de jardins et de beaux pavillons, mais c<etait peut-etre un peu cher paye.. A l<arriere du palais se trouvait le harem avec piscine et un balcon la surplombant du haut duquel la legende veut que l<emir lancait une pomme a la femme qui le rejoindrait pour la nuit! Apres que Meme se soit amusee avec les paons, on a croise un guide Ouzbek sympa a qui on a jase un bout en anglais puis on est revenus en ville. La on a pris un autre minibus (notre premier Daewoo Damas, un modele emblematique de l<Ouzbekistan!) pour notre autre destination: un mausolee d<un imam vraiment venere dans le monde musulman et l<un des lieux de pelerinage les plus courrus d>Ouzbekistan, appele la deuxieme Mecque. Le complexe en soi etait encore magnifique (comme toujours, photos a l>appui un jour) et comprenait l<habituel trio mausolee-mosquee-medressa, en plus de beaux jardins et d<un superbe cimetiere! Ce qui est le plus beau dans ce type de monument, c<est lorsqu<il y a une cour interieure avec de vieux arbres et un bassin! On est ensuite revenus vers Bukhara, en faisant la journee d<une madame et de sa fille a qui on a jase le peu qu<on pouvait en ouzbek! On est revenus pres de l<Ark et on en a alors profite pour visiter l<ancienne prison de l<emirat. Entre autres joyeusetes, on y trouve notamment un trou a bibittes, ou on enfermait les prisonniers "les moins aimes" en compagnie de scorpions, d<araignees et d<autres trucs du genre... Vraiment plaisant! Apres, le vent s<est leve, le ciel a vire au noir et on a eu une tempete de sable! On etait surs qu<il allait pleuvoir mais, selon le gars de l<hotel, apparemment que c<est bien rare qu<il pleuve en ete ici... Apres avoir ete faire un tour au cafe internet et visite un hammam (bains de vapeur), on a decide d<aller prendre des thes aromatises et des confiseries (on est fancy de meme nous autres) dans une super place ou on a rencontre un Francais et un Marocain a qui on a jase assez longtemps! Le Marocain jeunait et nous disait a quel point les gens ne suivent pas le Ramadan ici! Ah oui, en passant, vous le savez peut-etre, mais c<est le Ramadan ici! Pas trop de differences par contre: a ce qu<on comprend, c<est assez lousse en Ouzbekistan...Apres, on est alles manger du plov dans une petite place pas toursitique (bien tentante, avec sa pub de viking qui boit une biere) ou le proprio etait juste trop content de nous avoir chez lui, puis on est revenus dormir.

Marie-Pascale: Le jour de notre depart vers Samarcande, on s<est leves tres tot (ce qui n<est certainement pas dans nos habitudes de ce voyage-ci...). On a dit merci a la famille du BnB super gentille puis on est partis affronter les taxis en direction de la gare de train, chose qui s<est etonnamment bien passee puisqu<on a fini par avoir le prix ouzbek (donc 2 fois moins cher que le prix touriste)! Le chauffeur etait un papi cute, avec qui on a jase comme on pouvait (donc pas beaucoup). En Ouz, quand ils comprennent qu<on est maries, ils demandent toujours si on a des enfants, en tout cas lui en avait 8... Les gares de train ouzbekes sont presque comme les aeroports cote securite: pour y entrer, on doit montrer son passeport et son billet donc juste ceux qui partent peuvent entrer. Apres on donne notre passeport au policier qui passe les baggages aux rayons X, on passe au detecteur de metal, on redonne son passeport a une madame, qui etampe nos billets, puis on peut se rendre sur le quai ou un autre officier regarde nos passeports et nos billets. Les Ouzbeks se promenent toujours avec leur passeport avec eux, on dirait leur piece d<identite principale! Ca a l<air bien serieux tout ca mais on a fini par se rendre compte qu<ils ne font que feuilleuter nos passeports juste pour dire... quand c<est trop long trouver notre photo ils font semblant d<avoir vu et nous remettent le passeport. Ou sinon des employes de la gare nous le demandent juste pour le regarder, savoir d<ou on vient et engager la conversation! Donc, le train express "moderne" est arrive et on s<est installes dans nos sieges. Le calme a ete court: des teles au volume coince a "on veut vous rendre sourds" ont commence a nous presenter des teleseries ouzbeques... Disons que c<etait un Watatatow avec des acteurs moins bons, qui crient pour mettre de l<intensite a leur propos, dont l<acteur principal avait un mono-sourcil. Ce fut assez penible, d<autant plus qu<on etait fatigues. A la gare suivante, une madame follement desagreable est embarquee et a fait une scene parce que quelqu<un etait a sa place, forcant ladite femme (enceinte jusqu<aux yeux) a changer de wagon pour la madame qui ne voulait pas bouger, soulevant l<ire des 3 vieilles babouchkas a cote. Juste quand j<avais fini par trouver une position confortable et que je dormais presque, la madame desagreable a aborde Francois pour lui dire qu<elle voulait qu<on ouvre la fenetre derriere elle, ne tenant pas compte des yeux suppliants de Francois qui ne voulait pas avoir a me reveiller... Le mal etant fait, la madame a eu droit a quelques insultes en francais de ma part, puis on a passe le reste du voyage a regarder le paysage!

Arrives a Samarcande vers midi, on est alles acheter nos billets de train pour Tashkent et on s<est diriges vers le centre-ville en autobus. On est partis a la recherche d<un hotel, ce qu<on a trouve, mais qui n<etait pas extra cote proprete... on va dire ca politiquement correct... Par contre, il y avait une grande cour interieure avec des arbres et des grandes tables, ce qui faisaient une super belle ambiance, d<autant plus que c<etait le hub des backpackers de Samarkand! On est partis diner juste a cote des monuments centraux de Samarcande: le Registan. On a donc eu droit a un tout nouveau attrappe-touriste: tu commandes deux plats, mais on t<amene aussi du pain, du yogourt, des salades, du the... question que tu finisses par payer 4 fois plus cher que prevu. Heureusement on a compris bien assez vite! On s<est diriges vers un des gros monuments de la ville: le tombeau de Tamerlan. En fait, Samarcande est la capitale de l<empire de Tamerlan, donc il y est bien a l<honneur: parcs, statues, rue... On est d<abord alles dans un petit mausolee, on met les pieds dedans et cache derriere la porte, il y quelqu<un qui nous propose ses services pour nous expliquer le monument. On refuse poliment: "now you<re in, you have to pay tickets". Pfff, on n<a pas ete "in" longtemps vous pouvez nous croire. Quant a lui, le mausolee de Tamerlan est assez impressionnant: un immense dome, de la ceramique partout et tout et tout! Prix ouzbek pour entrer: 500 soms (20 sous), prix touriste: 6 500 soms + je sais pas combien si tu veux prendre des photos! Bin oui... On a justement vu des Francais qu<on avait croises a Khiva et Bukhara qui etaient assis devant le mausolee parce qu<ils trouvaient ca trop exagere comme prix. On a parle avec eux un peu, puis on s<est dit qu<on allait au moins marcher autour faute d<y entrer. En faisant cela, on est entres dans la vieille ville, qui donnait directement sur l<entree a l<arriere du monument, sans gardien! Hey, ca tombe tu bien! On est donc alles voir l<interieur du mausolee, qui etait vraiment superbe! On a continue a marcher dans la vieille ville, ce qui est notre bout prefere habituellement puisque c<est la que les gens habitent vraiment, les enfants jouent dans les ruelles, ca sent la bonne cuisine maison (mais aussi les poubelles), bref la vraie vie! On est passes devant une mosquee ou on a profite de l<ombre et regarde les anes passer. Ca c<est fou les anes, la premiere fois qu<on en a vu on capotait: c<est comme au moyen-age, beaucoup de gens se deplacent en charettes tirees par un ane! Souvent c<est pour transporter des melons, du foin ou faire les poubelles. 

Apres le plan etait d<atteindre des monuments un peu a l<exterieur de la ville, mais justement ce n<etait plus indique sur notre carte donc on s<est un peu perdus,,, On a fini par atteindre une mosquee isolee au milieu d<un cimetiere, vraiment jolie car devant un bassin avec des arbres immenses! On etait super bien a l<ombre, a ecouter les imams faire leurs prieres dans les pieces d<a cote (ils nous ont d<ailleurs salue chaleureusement)! L<autre monument etait une vieille ruine en fait, dans laquelle les enfants jouaient a se faire peur. On est revenus vers la ville en marshroutka puis on s<est reposes un peu a l>hotel avant d<aller souper tard. Au resto, on a rencontre des Hollandais qu<on avait rencontre a Khiva et Boukhara (c<est fou, on revoit toujours les memes!) qui mangeaient avec un Italien. On s<est joints a eux pour une biere et on a mange un poivron fourre au boeuf et au riz, une premiere ici! Les Hollandais nous ont dit qu<ils avaient reserve un taxi pour visiter Shakhrisabz le lendemain et qu<on pouvait se joindre a eux si on voulait. Comme on voulait le faire un peu plus tard, on a bien sur accepte! 

Tot le lendemain, on est partis rejoindre Marit et Bob les Hollandais a leur hotel a cote puis on est partis vers Shakhrisabz, la ville natale de Tamerlan a 1h30 de Samarcande. Les paysages etaient magnifiques, notamment parce qu<on devait traverser une chaine de montagne pour se rendre a la ville! On a commence par visiter le palai d<ete de Tamerlan, qui tenait encore a peine debout, mais c<etait facile de s<imaginer sa grandiloquence a l<epoque! Apres un bakshish au gardien (qui s<etait precipite sur nous pour nous dire que si on voulait monter, c<etait 3000 soms) on est monte jusqu<en haut pour admirer la vue (et le smog...) de la region. On est ensuite revenus a l<auto. Le chauffeur de taxi prenait vraiment son role a coeur et tenait a nous mener a chaque monument en auto, que le suivant soit a 10 metres ou 3 km... Le suivant etait un complexe avec une mosquee et des mausolees. Mosquee super belle et speciale parce qu<elle contient des ceramiques avec des arbres: normalement dans l<Islam, il ne faut pas representer le vivant dans les lieux de culte, c<est donc pour ca qu<il n<y a que des inscriptions et des formes geometriques. Les mausolees a cote etaient un peu decevants car en restauration... mais une "mauvaise" restauration. En fait, on a compris qu<ils mettent du platre partout, recouvrent tout et finissent pas peindre dessus a nouveau! Il n<y a donc rien d<original dans les monuments renoves! On ne croyait vraiment pas que ca pouvait etre leur facon de faire, malheureusement on en a eu la confirmation plus tard, vous verrez. On s<est diriges vers le mausolee suivant, qui aurait du etre la tombe de Tamerlan (qui a finalement ete enterre a Samarcande). Encore une fois, on a du payer un prix d<entree. Ok oui c<est pas cher 2$ a chaque fois, mais 2$ fois 40 monuments ca finit serieusement par faire beaucoup et a taper sur les nerfs!! Samarcande a en effet ete le moment ou on n<etait plus capables de payer sans arret pour tout! Grrr...

Les Hollandais voulaient aller voir le musee de la ville, donc on s<y est rendus. On a ete accueillis par un Ouzbek (Malik) qui parlait parfaitement francais, qui avait (surprise) idee d<immigrer au Quebec! Il etait super content de nous rencontrer et nous a raconte un peu son histoire. Il a etudie en France pendant 5 ans a Sciences Po Bordeaux puis a recu son certificat pour immigrer au Quebec, mais il s<est marie et a eu un bebe recemment, donc tout ca ralentit le processus! Il travaille presentement pour une compagnie francaise qui s<occupe de la restauration "ethique" du palais d<ete de Tamerlan a Samarcande, compagnie qui loue des locaux au musee. Il a tenu a faire le guide pour le musee, donc il nous traduisait en francais les explications de la guide ouzbeque, Marit (parlant francais) traduisant les informations a son copain en hollandais! C<etait vraiment interessant, heureusement car regarder des poteries et des cartes sans explications aurait ete un peu long... Apres, on a parle longtemps avec la Francaise responsable des renovations du palais. Elle nous a explique ce qu<ils faisaient, comment ils s<y prenaient etc. En fait, ils ont creuse pour recuperer les vieilles ceramiques d<epoque, doivent les nettoyer, les recoller etc, le tout sans les repeindre ou les modifier. C<est vraiment un travail de moine car il ne reste souvent que des eclats! Ils sont en train de reconstruire deux bassins qu<ils y avait a l<entree du palais (2 ans pour faire un bassin!), le tout selon les ecrits d<un diplomate espagnol qui a visite la place au 14e siecle... Tout un travail!! C<etait vraiment interessant, et le sujet a devie sur les renovations "facon ouzbeque" donc comme j<ai explique, quand on repeint en blanc et qu<on recommence a zero. Elle etait tres critique, disait que les monuments qu<on voit aujourd<hui ne ressemblent probablement aucunement a ce dont ils avaient l<air a l<epoque, que tout est repense pour que ca fasse beau maintenant, que si un officiel venait a passer dans la ville, il trouverait ca beau et grandiose. Elle nous a dit aussi que pour la meme raison, le gouvernement commence a detruire les sections plus vieilles des villes, les rues toutes croches et les maisons en terre ca fait pas assez beau pour le gouvernement... Que deja en deux ans, elle ne reconnaissait plus Samarcande, qu<ils construisent des murs ici et la pour cacher ces quartiers, que les nouvelles villas de riches poussent ici et la. La conversation fut tres enrichissante, mais en meme temps vraiment deprimante... Je dirais que depuis cette conversation, on ne regarde plus les monuments de la meme facon, on est desilusionnes meme... On trouve toujours ca aussi beau, mais on regarde ca en se disant que c<est l<equivalent de quelque chose qui aurait ete construit il y a 5 ans, a la difference que les fondations sur lesquelles ca repose datent du 15e siecle! Avec elle, on a parle du gouvernement aussi, de la dictature et des impacts que ca a. Elle disait qu<il y avait encore l<equivalent du KGB dans chaque ville, et qu<il se puisse bien qu<on se soit fait suivre sans savoir. Elle connaissait une famille ouzbeque dont le fils avait quitte le pays parce qu<il etait recherche puisqu<il avait publie de (vraies) informations negatives sur le gouvernement. Elle avait loge chez eux une semaine, et tout le long, ils avaient ete sur ecoute, l<internet avait ete coupe, ils avaient des appels douteux etc... Et je ne sais pas si on vous l<avait dit, mais meme en temps que touriste, le gouvernement aime bien nous avoir a l<oeil! Il faut absolument se faire enregistrer aux 3 jours. Pour se faire, il faut dormir dans les hotels, a la sortie du pays ils regardent tous nos petits papiers d<enregistrement pour voir si on est en regle.  On a aussi entendu dire que des hotels refusaient de prendre des touristes chez eux s<ils n<avaient pas ete enregistres la veille! Ca revient presque a dire qu<il faut dormir a l<hotel tous les soirs! Ils peuvent donc nous suivre a la trace... et empecher qu<on aille trop dormir chez des Ouzbeks! Bref: le gouvernement aime bien controler tous ceux qui sont sur son territoire!!

Notre visite au musee a finalement dure quelques heures, on a vraiment apprecie! Et en bonus, on s<est fait inviter a dormir chez Malik a Tashkent!! Il etait tellement gentil et drole qu<on serait niaiseux de refuser ca! Apres, on est alles manger dans un petit resto puis on est repartis vers Samarcande, avant d<aller vers Hoja Ismael, le mausolee d<un tres grand imam, un peu au nord de Samarcande!

Assez pour aujourd<hui!

On part en train vers Aralsk ce soir, ca va peut-etre prendre quelques jours avant d<avoir de nos nouvelles!

samedi 28 juillet 2012

Elliq-Qala et Bukhara!

Rebonjour a tous, apres une longue absence!


C<est Francois qui ecrit! On est presentement a Shymkent, dans le sud du Kazakhstan! Dans notre derniere entree sur le blogue, nous en tions a Khiva! Donc a pres avoir batifole dans Khiva pendant 3 jours, on a consacre notre derniere journee dans la region a la visite de l<Elliq-Qala (i.e. la "vallee des chateaux") dans le delata de l<Amu-Darya. Le delta est habite depuis des temps immemoriaux et de nombreux rois y ont effectivement construits cites et chateaux entre le 4e siecle avant J.-C. et le Moyen-Age. Aujourd<hui, il ne reste que des ruines de ces royaumes antiques, eparpillees entre le desert et le delta. Comme l<Elliq-Qala est quand meme loin de Khiva et qu<aucun transport collectif ne s<y rend, on a donc loue un taxi pour la journee qu<on a partage avec 2 Italiens sympas mais genes qu<on avait rencontre peu de temps auparavant et qui logeaient a notre B & B. On est partis au matin, avant que la chaleur ne rende notre Daewoo non-climatisee insupportable... En chemin, on s<est arretes a un genre de station-service\garage. Le concept nous a un peu surpris: notre chauffeur nous a demande de descendre, question d<aller mettrer seul mettre du gaz dans un genre de compartiment en beton... Et toutes les autres voitures qui arrivaient la faisaient la meme chose! Un des Italiens nous a alors dit que ce genre de place etait aussi un lieu d<echange entre chauffeur et pompiste\mecano, ou le chauffeur pourrait parler "char" a son aise avec un specialiste, sans craindre les indiscretions des passagers!... On a ensuite repris la route, on a depasse Urgentch (la ou on etait arrives en train, on s<en souvient) puis on est arrives a un enorme pont enjambant le non moins imposant fleuve Amu-Darya. A voir la grosseur du cours d<eau, c<est serieusement inimaginable de croire que, 200 km plus loin, le fleuve se tarit et n<atteint plus la mer d<Aral parce qu<on a pompe toute son eau pour irriguer les chmaps de coton de la region!


De l<autre cote du fleuve, on entre dans une region au nom imprononcable: le Karakalpakstan (chaque "k" doit etre prononce comme un "h" fort et dur, du meme type que le "h" dans Halifax quand on le dit en anglais... essayez, ce n<est pas facile!) A titre informatif,  le Karakalpakstan est peuple de Kazakhs et non d<Ouzbeks: cette incoherence est une autre gracieusete de Staline et de son decoupage absurde des frontieres d<Asie centrale. Le premier chateau (ou qala) qu<on a visite etait une cite enorme du 4e siecle avant J.-C. dont il ne restait que les remparts en terre cuite au beau milieu des champs. C<etait assez impresionnant de voir ces vieilles fortifications tenir encore debout, sans etre demesurement abimees! Au cours de la journee, on a ainsi visite 7 qalas, de toutes les tailles mais tous relativement bien conserves. Un des plus impresionnants etait un chateau situe sur un piton rocheux en plein desert. On est arrives la a 12h, il fasait une chaleur infernale mais notre chauffeur nous a alors intime: " Ok you go, you walk desert to qala, I wait here!" Comme tous les chateaux qu<on a fait cette journee-la, il n<ya pas vraiment de sentier pour se rendre au qala: il n<y a que le chateau, la-bas, et on se rend a lui en se frayant un chemin a travers les broussailles epineuses (cette journee-la j<etais stupidement en shorts: je vous laisse deviner l<etat de mes mollets!) C<est un paradoxe de l<Ouzbekistan ca: alors que les villes de Khiva, Samarkand et Bukhara sont tres touristiques, des qu<on sort de ces places-la, l<infrastructure touristique est inexistante! Bref, on a donc marche dans le sable, sous un soleil de plomb et grimpe jusqu<au promontoire ou etait situe le chateau. Je ne sais pas comment vous decrire a quel point il fait chaud quand on marche a midi dans le desert: le soleil est brulant, le sable est brulant, il n<y a aucune ombre et pour couronner le tout, on subit aussi les assuts d<un vent brulant charge de poussiere. La vue et les ruines valaient naturellement l<effort, mais disons que je ne prendrais pas tous les jours des marches dans le desert! Une fois revenus a notre taxi, Memem a ete photographier des chameaux qui chillaient pres d<un camp de yourtes voisin, puis on est repartis vers notre dernier qala de la journee. On l,a visite puis on a dine avec les Italiens a l<ombre d<un arbre providentiel. Notre repas consistait en un genre de pizza improvisee: pate de tomate badigeonnee sur un pain ouzbek et agremente de saucisson local (on avait achete les ingredients de notre festin un peu plus tot au bazar d<Urgentch). C<etait finalement assez bon, meme si les Italiens nous ont assure que cet ersatz de pizza souleverait sans conteste l<indignation chez eux!
Apres le diner, on est revenus a Urgentch. On est alles sortir de l<argent (dans un guichet automatique qui marchait! Yessss!!!) puis on a quitte a la gare ferroviere d<Urgentch les Italiens et notre chauffeur qui revenaient a Khiva. Le plan etait de trouver un moyen de transport pour Bukhara, a 100 km de la. Apres avoir constate qu<aucun train ou autobus ne partait le soir-meme pour Bukhara, on allait se resoudre a dormir a Urgentch quand, au sortir de la gare, trois chauffeurs de taxi se sont litteralement mis a nous crier apres en nous offrant de partir a Bukhara. On vous a dit qu<on detestait en general prendre le taxi? En effet, on ne peut jamais entierement faire confiance aux chauffeurs, ils essaient toujours de nous avoir et ils sont achalants... Le probleme c<est qu<entre Urgentch et Bukhara, ils sont souvent la seule option possible a moins de vouloir perdre une journee en bus (il n<y a pas de bus de nuit en Ouzbekistan, ordre du presient!) ou d<attendre le prochain train... dans une semaine! A contre coeur, on a donc negocie le prix de la course vers Bukhara, en prenant bien soin de tout mettre par ecrit (le prix pour deux, incluant les baggages, l<endroit exacte ou on voulait aller a Bukhara, le fait qu<il n<y ait aucun frais surprise....) Ne jamais faire confiance a un chauffeur de taxi dans ces pays-la! On a aussi fait signer le tout par le chauffeur, qui ne comprenait visiblement pas pourquoi on tenait a connaitre son nom...


Maintenant c<est au tour de Meme: Dans le taxi, encore vraiment mefiants, on a parle a un jeune Ouzbek qui etait dans l<auto pour essayer de savoir si le chauffeur etait fiable mais ca a un peu foire a cause de sa complete ignorance de l<anglais... Il voulait savoir ou on allait, alors on repetait "Boukhara", qui est quand meme un endroit ultra-connu de l<Ouzbekistan, mais il ne comprenait rien! Il disait "Ah Buqaba Tashkent!" et on repetait non "Boukhara!" Ca a dure un certain temps pendant qu<on le trouvait vraiment bizarre de connaitre autant peu son pays, jusqu<a ce qu<il dise "OOOOH BouHHHHHara!" (prononcer le h avec force) Bref, il faudra ameliorer notre prononciation de l<ouzbek, meme si apres coup on trouve ca encore special qu<il ait pense qu<on voulait aller en taxi dans un minuscule village (Buqaba) pres de Tashkent a comme 20h de route... Le chauffeur est revenu, avec une madame et son fils et nous a fait comprendre qu<on serait les 4 en arriere, pour 8h30 de route! La on a re-argumente comme quoi il n<etait pas question de payer aussi cher pour qu<on soit 4 en arriere, mais ca n<a pas trop marche et 4-5 autres chauffeurs se sont mis de la partie pour nous faire comprendre que c<etait comme ca que ca marchait... On a fini par partir, Francois au milieu colle contre la madame (en surpoids, en plus...) qui avait son fils de 10 ans sur les genoux! On est passes faire le plein de propane (he oui!), le chauffeur a fait quelques arrets personnels puis on est partis. Des le debut, on a su que ca allait etre difficile. Le jeune Ouzbek s<est mis a hurler au telephone avec une voix criarde, son telephone sonnait des qu<il raccrochait! Le chauffeur a aussi decide de mettre de la musique techno ouzbeque, pendant que lui-meme passait des coups de telephone au volant. Ca a fini par se calmer apres une bonne demi-heure de route, quoique le gars ait continue tout le trajet a hurler (il avait une voix vraiment claire et forte) de temps en temps des choses au chauffeur... On a reussi a emprunter le telephone de la madame pour qu<on puisse reserver a un hotel a Boukhara etant donne l<heure tardive ou on allait arriver. Selon le Lonely Planet d<il y a deux ans, le trajet devrait durer 4h. Selon les gens qu<on a rencontre: minimum 8h tellement la route est mauvaise. En optimistes (naifs?), on se disait que la route qu<on suivait n<etait pas si pire apres le Kyrghyzstan et que ca n<allait probablement pas prendre 8h pour faire quelque 400 petits km... Erreur. Toute la route est en construction. En fait, la "route", c<etait des nids de poule relies par de la terre... Ca allait prendre 8h! Le pire c<est qu<on suivait la nouvelle route, toute neuve et belle, mais comme elle n<etait pas vraiment finie ils mettaient des tas de sable dessus pour empecher les autos d<y aller... On a zigzague entre les trous pendant tres longtemps, depassant des camions par-ci par-la... On a longe le desert, c<etait beau mais un peu desagrable avec toutes les autos qui passaient et qui soulevaient le sable. On a aussi pu assister a une mini tempete de sable! Le ciel devant nous etait tout noir, et plus on s<approchait plus il y avait de vent et de sable qui volait. Ca n<a pas dure longtemps mais c<etait quand meme impressionnant a voir! De temps en temps, l<auto avait des problemes et le chauffeur arretait pour mettre de l<eau sur le moteur ou le radiateur (?? pardonnez mes maigres connaissances mecaniques...). Apres un certain temps, la madame et le gars ont echange de place et ce dernier nous a fait comprendre qu<on allait etre plus confortables vu que lui il etait mince...! En effet c<etait plus agreable par contre, mais apres un certain temps, son deo a du atteindre sa duree limite car il s<est mis a puer tres intensement des bras!! La dame en avant, tres subtile, s<est mis du parfum pour changer l<odeur et nous a tous subtilement distribue des gommes, car en plus il avait pas mal mauvaise haleine...! Comme le chauffeur avait termine toutes ses reserves en eau, on est arretes pres d<un restaurant (et on a vu des chameaux sauvages au loin!) pour qu<il arrange son moteur. Francois en a profite pour aller aux toilettes (dans un vieux bidon rouille) et il est tombe nez-a-nez avec une grosse tarentule (Francois: c<etait probablement parmi les "squat toilets" les plus repoussantes que j<ai jamais eu l<occasion de visiter... Serieusement les excrements sortaient du trou en une belle pyramide d<au moins un pied de haut, sans compter le tas de dechets qui trainait dans le fond... Par contre, c<est vraiment quand j<ai vu la tarentule detaler entre les bouteilles vides que je me suis dit que j<allais aller me soulager dans le desert finalement!) Suite a d<autres problemes mecaniques, on s<est arretes dans un espece d<arret-routier (on est d<abord passes par un controle de police, police a qui le chauffeur a discretement donne quelques billets). Finalement, on a compris qu<on changeait d<auto pour le reste du trajet! J<ai aussi essaye d<echanger notre argent US vu que je ne voulais pas payer le chauffer avec un billet de 100$. Ca n<a pas marche alors j<ai fait comprendre au chauffeur qu<il nous fallait du change, et il a fini par trouver une solution assez speciale... A quelques reprises, on a depasse une voiture puis notre chauffeur lui a fait signe de se ranger sur le cote, a parle au chauffeur puis on est repartis. 20 minutes plus tard, on s<est arretes et on a paye au gars de l<autre voiture (Francois: a l><aide de notre ami Ouzbek aux dessous de bras puants qui, dans une tentative de me faire comprendre que je devais payer pour la course maintenant, m<a hurle assez comiquement "MONEY, DOLLARS"!!!) , qui nous a remis le change... On a aucune idee de qui s<etait et de comment notre chauffeur va faire pour recuperer son argent, mais bref, ca a marche! Plus tard, on etait dans la banlieue de Boukhara quand notre chauffeur s<est arrete et a dit : "finish, Bukhara here". D<autres taxis etaient la pour qu<on utilise leur service pour se rendre au centre-ville. Apres quelques ostinages de ma part avec notre chauffeur, il a fini par accepter de payer lui-meme le taxi suivant pour nous mener a l<hotel, comme on avait convenu avec lui qu<on allait au centre-ville. 


On s<est donc rendus a notre BnB vers minuit et demi, qui etait tres bien! On a pris the, biscuits et fruits dans la cour interieure puis on est alles se coucher, le desert ca fatigue! Le lendemain, on a dejeune a l<hotel et on est alles explorer un peu Boukhara. Notre hotel est particulierement bien situe: au coeur de la ville et ses monuments spectaculaires. Il y a en fait un bassin et un parc plein d<arbres tout proche, entoures de trois immenses medressas. Tout de suite apres avoir achete des billets de train pour Samarkand, on les a d<abord visitees, super belles! On s<est aussi fait accoster par un jeune Ouzbek qui apprenait le francais, a qui on a parle pendant un petit bout. En fait, on a fini par remarquer que beaucoup de gens parlaient francais a Boukhara, a cause de la quasi-omnipresence des Francais! C<est bien parce qu<on peut parler aux gens, mais d<un autre cote les vendeurs nous parlent en francais et ca reste plus complique de se parler entre nous sans qu<ils comprennent que c<est beaucoup trop cher, ou qu<on veut utiliser telle tactique pour diminuer les prix... Apres, on est alles diner dans un restaurant pres du bassin, et on a eu du plov qui etait tres bon! Bien contents, on s<est promenes dans la ville et c<etait beaucoup plus agreable pour la temperature qu<a Khiva! Cependant, a la difference de Khiva, Boukhara est une "vraie ville" donc les monuments historiques sont disperses a travers les rues residentielles. Ca fait moins touristique donc mais il faut marcher un peu plus longtemps entre chaque. On a visite bien tranquillement, s<arretant a chaque medressa (il y en a comme 10 par ville!) pour y lire les explications de notre Lonely Planet et retrouver de l<energie pour affronter le soleil! 


Retour de Francois: Le soir, comme on voulait faire changement de la bouffe ouzbeke, on s<est dit qu<on irait essayer le seul restaurant italien en ville. Ce fut une experience interessante. En fait, sur les dizaines de plats disponibles au menu, seuls quatre pouvaient vaguement faire office de plats italiens! On a commande deux plats de pates parmi ceux-ci, mais c<etait davantage du laghman que des spaghettis! On en a aussi profite pour gouter au vin ouzbek (eh oui l<Ouzbekistan est aussi un producteur de vin). On a choisi une bouteille de rouge avec un gros dessin d<ours dessus. Verdict? Boaf. On aurait dit du jus agremente de mauvais alcool et ca goutait le vinaigre balsamique. On n<en n<a pris qu<un verre disons! Et on n<est habituellement pas difficiles: au Vietnam, on considerait le Dalat Wine comme correct! Par la suite, on est revenus a la place centrale pres du bassin. Il etait genre 21h, le soleil etait couche mais la place etait pleine de monde! En fait, comme a Khiva, on dirait que l<ete, la ville de Bukhara vit la nuit, quand il fait frais! On est restes la un certain moment a regarder les gens et a ecouter la musique, puis on est rentres au B & B pour dormir.

La suite eventuellement, quand on pourra! A bientot!!!



mardi 24 juillet 2012

Khiva

Allo les coquelicots, de Samarcande!

Nous nous etions laisses dans le train en direction de Khiva.

Le matin on a longe le desert pendant assez longtemps. Le desert du Kyzyl-Kum n<est pas le genre de desert auquel on s<attend: ce n<est pas des dunes a perte de vue. Il y a quand meme des plantes, des broussailles, bref c<est malgre tout assez vert, sur fond de sable et de rocailles. Un peu avant notre arrivee, Francois se mettait du lipsil sous le regard perplexe des hommes ouzbeks du train, qui n<ont pas ete tres convaincus par sa justification "euh, it<s sunscrean..."!

Apres 18h de train, arrives a Ourgentch, premier constat: il fait chaaaaaud!! Il faut dire qu<on etait en plein soleil de midi, mais reste que c<etait particulierement chaud, le soleil est vraiment fort et meme a l<ombre, il doit faire plus de 30 degres... On s<est eloignes du train et, comme toujours, on s<est fait agresser par les "taxi, taxi, khiva? taxi". Vous aurez fini par comprendre qu<on deteste les chauffeurs de taxi et qu<on essaie de les eviter le plus possible! On voulait donc trouver un autobus public qui menait a Khiva. On a tente de chercher ou on pouvait bien etre, mais les noms de rue etant inexistants et le guide ne comprenant pas de carte de Ourgentch, la tache etait assez ardue... On a essaye de demander a des locaux, qui visiblement ne savaient pas plus que nous le nom des rues, et on a pu assister a une chicane entre deux madames et un chauffeur de taxi quant a ou prendre le bus/combien nous demander pour aller a Khiva en taxi. On a laisse faire puis on s<est lances au hasard vers ce qui semblait etre le centre-ville. On a marche pres d<un Ouzbek, a qui on a demande notre chemin et qui a decide de nous prendre sous son aile et de nous mener a l<arret du trolleybus vers Khiva. On a marche pendant un bon 20 minutes, au soleil brulant, recherchant chaque cm d<ombre, alors que le gars semblait trouver la temperature totalement normale. On a attendu avec lui a l<arret un autre bon 20 minutes, et meme arretes sous un arbre, on sentait la chaleur du sol qui montait vers nous, comme quand on est au-dessus d<un four! L<autobus a fini par arriver apres 1000 ans et on a pu profiter du vent durant le trajet. Bah quoique pas tant que ca vu que sa vitesse de pointe devait etre de 30 km/h et qu<un des employes devait sortir de temps en temps pour remettre les tiges du trolleybus deconnectes des cables electriques... Le trajet de l<autobus etait en campagne, c<etait tres beau entre les champs de tournesol (oui oui!) et les champs de coton. On ne comprend toujours pas qu<est-ce qui a donne l<idee aux sovietiques de transformer la region pour la production quasi-exclusive de coton, parce qu<avec cette temperature-la, l<eau (et ca en prend pas mal pour le coton!) doit s<evaporer en un rien de temps! Heureusement, les enfants du coin ont compris eux, ils se baignent dans les canaux d<eau brunatre et croupie longeant la route, pour se rafraichir...

Aparte geographique: toute la region de Khiva et Ourgentch (le Khorezm) est situe dans le delta de l<Amu-Daria, un des deux fleuves qui alimentait la defunte mer d<Aral. La presence du fleuve cree une oasis verdoyante en plein milieu du desert. Aujourd<hui, le fleuve n<atteint plus la mer d<Aral tellement il est pompe pour les champs de coton...

On est arrives a Khiva, directement devant les fortifications de terre-cuite de la vieille-ville, assez impressionnantes! On est entres par une des portes, en direction de l<hotel auquel on voulait aller, qui s<est avere etre vraiment genial, super bien tenu, pas trop cher et, un essentiel, avec l<air climatise! Khiva est une ancienne cite fortifiee construite au 8e siecle mais qui a connu son heure de gloire dans les annees 1400. La plupart des batiments couvrent donc la periode allant de la conquete mongole (1200-1300) a la fin du 19e siecle. Khiva etait egalement un poste de commerce important sur la route de la soie, celebre notamment pour son marche aux esclaves. Aujourd<hui, la cite est divisee en Ichon-Qala a l<interieur des murs, et le Dishon-Qala a l<exterieur.

Pour debuter notre visite, on est alles,  dans Dishon-Qala, vers le palais d<un des derniers emirs de Khiva (fin 19e siecle), super beau et majestueux. On a visite d<autres monuments (mosquee et medresa) en dehors de la ville, s<arretant pour acheter de l<eau et des cornets de creme glacee, deux essentiels a Khiva! Serieusement, la chaleur a aucun bon sens! Il doit faire entre 30 et 45 degres, meme a 20h quand le soleil est vraiment bas c<est comme s<il etait 14h chez nous! Quand on marche, on sent la chaleur du sol traverser nos souliers, presque comme si on marchait nus pieds sur une plage! Bref, notre sejour a Khiva peut se resumer a : rechercher chaque coin d<ombre! Khiva a conserve sa vieille ville avec ses rues croches et maisons en terre, mais contient aussi de jolis monstruosites sovietiques, comme une grosse horloge bleu poudre en beton, haute de 40 m... On a marche tranquillement aux alentours de la ville avant d<aller manger dans, on a fini par l<apprendre, le seul resto vraiment populaire de la ville. On a mange des plats ouzbeks dont des laghmans (spaghettis) verts dans de la creme sure, c<etait vraiment bon en fait!

Les deux jours suivants peuvent se resumer a: depart sous le soleil de midi, visite de monuments, retour a l<hotel pour pause climatisee, visite de monuments, hotel, souper, visite a la fraicheur relative du soir. Il y avait naturellement plusieurs palais, de tres nombreuses medresas (ecoles coraniques), des vieilles mosquees d<ete a aire ouverte reposant sur des colonnes de bois sculptees, et des minarets. Ces monuments etaient richement decores de ceramiques (surtout bleu et vert), de fresques, de bois sculptee, de marbre... Ichon-Qala etant assez petit et concentre en monuments, ca ressemble un peu a une ville-musee (accentuee par le fait qu<il faut payer un prix pour entrer, puis pour aller aux plus beaux sites...). On y rencontre donc aussi beaucoup d<autres touristes (notamment Francais) L<Ouzbekistan est de loin la destination la plus touristique des 3 pays d<Asie centrale, meme si on est presentement dans la basse-saisons a cause de la chaleur! Ce qu<on a moins aime avec Khiva (et les autres villes touristiques d<Ouz), c<est qu<on doit toujours payer pour les monuments et pour prendre des photos (malgre qu<on reussisse souvent a negocier des "prix etudiants", ie qu<ils mettent directement dans leurs poches sans declarer le billet). Aussi, tous les monuments ont des mini-magasins de souvenirs, tenus par des madames nous helant par: "madam, madam, souvenir, shop, shop, madam please come in". Parfois on leur fait plaisir et on entre (l<astisanat est malgre tout vraiment epoustouflant!) et la on a toujours droit au meme discours: "very good, suzana (travail a l<aiguille), suzana very beautiful, this very good, handmade". Apres un refus poli, c<est: "I can give you discount!" Un peu tannant a la longue...

Bon, c<est aussi a Khiva qu<on s<est vraiment tannes de la nourriture d<Asie centrale... C<est tout le temps la meme chose!! On pourrait meme resumer par viande et gras les 6 plats differents qui existent! Soupes, plov, shashliks (brochettes), dumplings, samosas et kebabs (pas des shish kebab, juste de la viande)... Tout ca est bien bon de temps en temps, mais quand c<est juste ca les choix il y a de quoi se tanner. Et encore, souvent les restaurants n<ont que le 1/3 de ca a proposer, souvent juste des shashliks... On compte les sortes de legumes qu<on a manges sur nos doigts. Qui plus est, l<offre de restaurants est assez limitee a Khiva, les restaurants etaient vides, c<est juste assez gros pour etre touristique mais pas assez pour faire vivre des restaurants. Et le midi c<est pire. Si on veut manger dans les bazars, on a le choix entre shashliks et samosas (juste ca la, pas avec du riz ou des legumes, tu manges ta viande et that<s it). Heureusement que les bed and breakfasts sont bons parce que sinon... Et meme la il faut dire que les oeufs au dejeuner sont frits, et que des fois on eponge le gras avec une serviette avant de les manger! Cela dit, on a quand meme trouve le tour d<avoir des bons soupers tous les soirs. Le plov reste quand meme un de nos plats favoris parce que plus gouteux. Par contre il y en a rarement dans les menus car il faut le preparer d<avance, mais on a pu en gouter un a Khiva! C<etait notre premier en Ouzbekistan malgre qu<apparemment ce soit l<endroit pour en manger! Un autre soir, on a soupe dans une romantique medressa, avec un groupe de touristes.

On a rencontre quelques autres backpackers, un monsieur du Liechtenstein, des Italiens a l<hotel, des Francais en haut d<un minaret, des Russes, des Hollandais... On a revu maintes et maintes fois les 3 derniers dans les autres villes de l<Ouzbekistan, vu que pas mal tout le monde fait le meme trajet (Khiva, Bukhara, Samarcande, ou le contraire)!

Le soir, la temperature est vraiment bien et on aimait bien aller marcher, les rues sont toutes animees et pleines de locaux! On a marche sur les murs de la ville et on est alles sur le toit de notre hotel pour regarder les etoiles. D<en haut on se croirait vraiment dans Ali-Baba ou les Mille et une nuits, avec les toits en terre partout et les medressas illuminees! On y a rencontre un Americain avec qui on a jase un bout et qui etait vraiment sympa!

Bon, on est vraiment creves, alors bonne nuit, bon matin pour vous!

vendredi 20 juillet 2012

Tashkent!


Rebonjour a tous, en direct de Bukhara, en Ouzbekistan!

C<est Francois qui ecrit! On vous avait laisse la derniere fois en route vers l<aeroport de Bishkek. Donc apres avoir pris le minibus vers l<aeroport (et avoir fait le trajet debout, parce qu<il etait plein), on s<est finalement rendus au minuscule aeroport international de Bishkek, une horreur en beton arme situee en plein champs. Apres avoir mange ce qu<il nous restait de bouffe, on a change ce qu<il nous restait de soms kyrgyzs en soms ouzbeks. On a quand meme ete un peu surpris quand on a recu, pour l<equivalent de 60$, des liasses de soms ouzbeks! On vous expliquera pourquoi plus tard! On a ensuite passe les douanes kyrgyzes puis on a attendu dans le hall des departs. Trouver notre porte n<a pas ete tres complique: nous etions le seul depart de la soiree a l<aeroport! Pourtant il y avait des dizaines d<avions sur le tarmac, mais ils ne sont pas pour les passagers ordinaires disons! L<armee americaine loue en effet la piste de l<aeroport de Bishkek et s<en sert comme base aerienne pour envoyer du materiel en Afghanistan (ca explique aussi les nombreux controles de securite par lesquels on a du passer). Les immenses avions de transport de l<US Air Force s<alignaient donc cote a cote sur le bord de l<aeroport, et entre eux se trouvait notre avion d<Uzbekistan Airlines. Apres avoir eu la chance de visionner plusieurs pubs kyrgyzes a la tele, on est alles s<installer dans l<avion. Le vol d<une heure s<est passe sans probleme et on etait un peu tristes de quitter le Kyrgyzstan, un pays vraiment extraordinaire! On est arrives a Taschkent, la capitale de l<Ouzbekistan, vers 20h et, apres s<etre entasses dans un bus, on a passe les douanes. Ce fut un peu fastidieux. Bon, je vous avais dit que je reparlerais de l<argent en Ouzbekistan. Aux douanes, il faut remplir deux copies de formulaires indiquant, outre les trucs habituels, combien d<argent on a sur nous et precisant qu<a la sortie du pays, il faudra ressortir avec moins. C<est deja un peu louche en soi, mais ce qu<il l<est encore plus, c<est que leur monnaie est completement devaluee. Pourtant, les billets sont restes les memes depuis 10 ans! Ce qui donne la situation absurde suivante: le plus gros billet de banque (1000 soms) equivaut grosso modo a 0,40$ USD (1$USD = 2800 soms ouzbeks)! Enfin, ca, c<est selon le taux de change du marche noir, qui est plus ou moins fixe sur ce que vaut le som ouzbek sur les marches internationaux. Or, le gouvernement a pour sa part fixe un taux officiel completement deconnecte, auquel seul lui obeit puisque tout fonctionne selon le taux du marche noir! On peut donc en tirer les conclusions suivantes: 1- Il y a decidement un probleme avec l<argent en Ouzbekistan 2- Comme l<argent local ne vaut rien, toute transaction pertinente se fait en dollars americains 3- On ne peut pas utiliser les guichets automatiques pour sortir des soms ouzbeks, parce que c<est au taux officiel: il faut donc sortir des dollars americains qu<on change ensuite au marche noir (on vous explique plus tard!) 4- Vous pouvez donc vous imaginer qu<il nous faut une valise pour notre argent au moment de changer 100$USD en soms ouzbeks quand le plus gros billet ne vaut meme pas 50 sous! 

Bref, apres avoir remplir un exemplaire du formulaire nomme plus haut (et s<etre faits retournes par le douanier pour en remplir un deuxieme exemplaire), on est finalement entres en Ouzbekistan. Comme toujours, notre premiere rencontre fut avec les chauffeurs de taxi! Ceux qui gravitent autour du terminal international de l<aeroport de Taschkent etaient vraiment du type collants et Meme allait mordre le prochain qui nous suivrait en disant "Taxi? Taxi?"!!!! (Meme: le dernier chauffeur de taxi gossant a eu droit a "WE SAID NO!!!!! OK????) On a fini par trouver l<autobus qui allait au centre-ville. Premiere impression sur l<Ouzbekistan: meme la nuit, il fait vraiment plus chaud qu<au Kaz ou qu<au Kyrgz! Ensuite, l<architecture est vraiment moins sovietique. La capitale ouzbeke suinte la richesse (et, dans ce pays, la corruption qui va avec!) et il y a plein de batiments modernes ou tres bien restores. EN soi, la ville est jolie mais elle fait, disons, tres monumentale. Le president du pays a la folie des grandeurs et ca parait! Bref, comme on ne savait pas trop ou descendre, on essayait de se reperer jusqu<a ce qu<un monsieur un peu bizarre dans l<autobus nous fasse comprendre, apres nous avoir jase ca un bout en ouzbek, qu<on devrait descendre ici. On s<est retrouves en plein milieu d<une place bondee de gens qui se promenaient et chillaient autour d<une fontaine dans une ambiance assez festive (lumieres et musique!) Par contre, on n<avait aucune espece d<idee de l<endroit ou on etait! Apres avoir tente de demander notre chemin vers la station de metro la plus proche a plein de gens visiblement bien intentionnes mais ne comprenant pas trop ou on voulait aller (ils nous ont tous indique des directions differentes), on a tente de se rabattre sur les noms de rues... qui ne sont visibles nulle part a Tashkent! Quant a se reperer avec des monuments, la nuit, c<est pas trop simple a Tashkent, qui est parsemee de landmarks imposants! Bref, tout ca pour vous dire qu<il nous a fallu 30 minutes pour se rendre au metro, a force de tourner en rond. On a ensuite passe la nuee de policiers en entrant dans la station  (la presence policiere est lourde en general en Ouzbekistan, mais c<est encore pire dans le metro: on sent que c<est une dictature pas mal plus qu<au Kazakhstan). Il etait a peu pres 11h, on avait pas mange, on etait creves, il fallait faire un changement de ligne pour se rendre a l<hotel et, pour comble, le metro n<arrivait pas. Le moral est passe de tres ordinaire a mauvais quand Meme, qui s<etait assise par terre parce qu<il n<y avait plus de place sur les bancs, s<est fait dire par un monsieur qu<on avait pas le droit de faire ca! Apres un bon moment, on s<est finalement rendus a notre station... pour constater qu<elle donnait sur un bazar desert et plonge dans le noir, loin de la rue ou on devait aller! Apres s<etre fait a peu pres expliquer par une madame qui sortait du metro comment se rendre a la rue la plus proche, on s<est engages dans le noir et on a finalement atteint notre hotel (Gulnara Guesthouse) 15 minutes plus tard. Miraculeusement, il avait encore de la place pour le soir meme! En fait c<est plus un B et B qu<un hotel: une grande maison avec une cour interieure pleine d<arbres, et avec un gerant hyper sympa et parlant un anglais parfait! Le tout pour un prix resolument correct: une bonne adresse si vous etes a Taschkent! Affames et completement creves, on s<est fait une soupe avant se sombrer dans le sommeil.

Le lendemain, on a dejeune (excellent dejeuner en plus) puis on s<est prepares a partir. L<hotel etait plein de Francais, ce qui ne semble pas quelque chose de tres anormal en Ouzbekistan. Ca a vraiment l<air d<etre une destination tendance en France, parce qu<on en a croise des milliers depuis qu<on est en Ouz! A Khiva et Bukhara, la plupart des marchands savent quelques mots de francais et certaines affiches touristiques sont meme directement ecrites en francais! C<est fou! Bref, on leur a jase un peu, puis Meme a emprunte l<ordi de l<une d<entre eux pour ses courriels. On est ensuite partis explorer la ville. En chemin, on a fait quelques achats au supermarche local. Au moment de me remettre la monnaie, le gars m<a plutot remis une poignee de bonbons! Au debut j<ai pas compris, mais je me suis vite rendu compte qu<il me manquait 100 soms, soit ... 0,04$! Comme le gars n<avait pas de change, il m<avait donne des bonbons a la place! On s<est ensuite diriges vers le metro. On a croise en s<y rendant tout plein d<enfants qui nous disaient hello et aussi plein de monde qui nous disaient "Change money?" Voila, ca c<est le marche noir: si on veut changer des dollars americains en soms, on va voir une de ces personnes-la, on s<entend sur un taux de change (2800 soms pour 1$) et on procede a l<echange. C<est techniquement illegal, mais, en pratique, tout le monde (y compris les policiers!) change ses dollars au marche noir (ici, a Bukhara, un changeur nous a demande si on voulait changer de l<argent alors meme qu<il discutait avec un policier)! C<est tres avantageux de faire ca parce que lorsque le gouvernement fixe les prix de quelque chose (disons une entree pour une attraction touristique), il le fait au taux officiel... On realise donc des economies substantielles a payer en soms echanges au marche noir plutot qu<en dollars! Bref, une fois au metro, on s<est faits controler nos passeports par un policier au moment de passer les tourniquets. Ce genre de truc est assez frequent dans le metro de Tashkent et ne pose pas trop de risques (malgre la corruption qui ronge la police ouzbeke), dans la mesure ou il y a plein de monde autour et que les policiers se sont fait dire assez clairement par le gouvernement de ne pas voler les touristes (personnellement je n<aurais pas voulu etre dans les souliers du policier pince a racketter les touristes, les sanctions disciplinaires en Ouzbekistan ne doivent pas etre tres agreables...) En plus notre policier etait jeune et particulierement sympa, et a regarde avec grand interet nos passeports tout en nous jasant ca. On a finalement pu repartir sans probleme vers la gare. Le metro de Taschkent ressemble beaucoup a celui d<Almaty mais en plus vieux. Les stations font tres sovietiques, mais elles sont en general assez jolies (il y en a une consacree a Gargarine ou on se croit dans un module spatial). Arrives a la gare en compagnie de 2 touristes francais qu<on avait rencontres dans le metro, on voulait acheter des billets pour Urgentch, dans l<ouest du pays, mais les seules places disponibles avant 5 jours etaient... ce soir meme! On a donc file ensuite a notre hotel apres avoir vainement cherche un guichet automatique sous le soleil brulant de midi. En chemin, on s<est fait controler notre sac dans le metro par un policier puis, apres avoir recupere nos sacs a dos a l<hotel, on a achete quelques provisions puis on s<est diriges a nouveau vers le metro. La, le meme policier qui nous avait controle le matin meme nous a demande nos passeports. On a essaye de lui faire comprendre qu<il les nous avait deja demandes ce matin, mais comme il insistait, on les lui a remis et il s<est mis a nous refaire la meme scene que le matin meme, avec autant d<enthousiasme ("Oooooh Canada very good! You like Uzbekistan? Good? Harasho ("ok" ou "bien" en russe, tout le monde dit ca tout le temps)? You go Khiva tonight? Oooooh very good, very good!") Il a ensuite pris la peine de nous informer, tout fier, qu<il avait controle deux autres Canadiens ce matin, un gars et une fille, maries comme nous (!), et qui allaient a la gare!!!.... On a laisse la notre policier amnesique et on est alles retirer de l<argent americain dans un grand hotel ( c<est uniquement la qu<on peut en retirer, et pas question de retirer des soms au taux officiel ailleurs!... encore une fois, il y a decidement un probleme avec l<argent en Ouzbekistan, et c<en devient un pour nous aussi tellement c<est complique!). On est ensuite alles au cafe internet d<en face ou on a change notre argent US. On est par la suite arretes dans un genre de fast food ouzbek ressemblant tres vaguement a un A et W (tres peu de chaines de fastfood connues dans les Stans pour l<instant! On a seulement vu un PFK a Almaty!) Comme d<habitude, le jeune staff hyper motive s<est empresse de prendre notre commande, tout content de parler anglais! Alors que Meme a herite d<un hamburger plutot normal, mon hotdog etait presque comme les notres, a l<exception du fait qu<il contenait deux saucisses et que l<interieur etait garni d<un tas de carottes rapees!

On s<est ensuite diriges vers la gare, ou il a fallu passer encore plein de controles ou les gens se bousculaient, criaient et tentaient tous de passer les premiers! Rien de tel pour nous rappeler qu<on est bel et bien en Asie! On a finalement pu acceder a notre train. On avait des billets en 2e classe (aussi appelee "couchette dure"), la moins chere mais aussi la plus folklorique! Rapidement, on a compris qu<on n<avait pas de compartiment (de toute maniere, les compartiments etaient tous ouverts, sans porte) et que nos couchettes se trouvaient juste en retrait de l<allee! Une surprise plus grande fut de comprendre qu<il n<y avait PAS d<air climatise dans notre section de train. Ca c<etait plus grave parce qu<il faisait a peu pres 1000 degres dans le train lorsqu<il etait arrete! On a donc mange notre bouffe en suant a grosses goutes, puis le train est parti, ce qui a permis d<avoir au moins un peu d<air et de rendre plus supportable notre voyage! Comme nous etions les seuls touristes du wagon, inutile de dire que nous sommes rapidement devenus l<attraction principale! Un monsieur nous a vite adopte et nous a remercie d<avoir fait un si long voyage pour venir visiter son pays! On a plus parle par contre a un gars de mon age qui parlait un peu anglais, qui disait vouloir etudier au Canada (mais on n<a pas compris en quoi... il nous dit qu<il etudiait en "ILLS" ou quelque chose du genre... ca sonne une cloche a quelqu<un? et apparemment ca n<a pas rapport avec la medecine, malgre ce qu<on pourrait croire!) Il nous a aussi montre son livre de math, une antiquite sovietique datant des annees 1980! Meme etait bien impressionnee! Puis, ce fut la tournee des passeports: tous les occupants des couchettes proches des notres nous ont montre leur passeport (les Ouzbeks doivent l<avoir sur eux lorsqu<ils prennent le train, meme sur les lignes nationales... ) et ont voulu voir les notres, ce qu<on a fait vu l<absence de risques... Le monsieur qui nous avait adopte nous a fait comprendre en riant qu<il n<allait pas nous soutirer d<argent pour le passeport (disons que ce n<etait pas trop stressant avec lui ni avec les autres dans la cabine)! Tout le monde etait bien impressionne par nos passeports en tout cas. On a bien ri! Apres, on est alles se coucher sur nos couchettes (on nous avait fourni des draps et des matelas, ce qui avait fait passer le statut de couchette dure a semi-molle!) et on a reussi a dormir assez confortablement finalement malgre la chaleur, la circulation constante des gens dans l<allee et la poussiere du desert du Kyzylkoum (que l<on doit traverser pour aller a Urgentch) qui s<infiltrait partout dans le train!

Urgentch, Khiva et Bukhara pour un peu plus tard!! A bientot!

mardi 17 juillet 2012

Bishkek, suite et fin

Hello, comme nous disent les milliers d<enfants de Khiva depuis qu<on est arrives!

Toujours a Bishkek, Francois est revenu de sa promenade et de sa rencontre policiere impromptue, m<a raconte sa mesaventure puis on a mange nos restes du diner a la table commune de l<auberge. On a rencontre plusieurs autres backpackers, dont deux Francaises, une botaniste et l<autre qui faisait sa these sur la geologie du lac Song-Kol... Assez precis... Il y avait aussi deux Polonaises, le couple d<Allemands qu<on avait rencontre a Song-Kol, et un vieil Allemand vraiment bizarre qui demenageait aux Philippines et passait par la voie terrestre... parce qu<il voulait s<habituer a l<Asie... Les Francaises avaient decouvert un lac un peu plus loin donc on est partis avec elles, les Polonaises, et deux Allemands. Finalement, c<etait un espece d<etang vaseux, avec une plage completement deserte et il faisait deja presque nuit. On est restes un bon moment, pendant que les Francaises buvaient de la biere (dans des bouteilles de plastique, une premiere!) et on a bien ri durant toute la soiree! On a profite du depart des Allemands et des Polonaises pour s<y joindre, parce qu<on etait dans les faubourgs nords de la ville, dans des rues miteuses, sans eclairage... Les Francaises sont restees, question de faire un bain de minuit dans le lac boueux (drole d<idee)! Finalement, le retour s<est fait sans probleme et on est alles dormir dans le dortoir surpeuple (et qui puait les pieds a cause du vieil Allemand qui avait vraiment un probleme d<hygiene corporelle).

Le lendemain, le plan etait d<aller voir les montagnes du sud de Bishkek pour une journee. On a demande au gars de l<hotel s<il  connaissait un bon chauffeur de taxi. Pour faire une histoire courte, on a compris qu<il se proposait lui-meme, mais comme on devait partir plus tard on a reussi a avoir un bon prix. On a dejeuner a l<hotel avec deux Francais (il y en a toujours des milliers peu importe ou on va!) qui etaient en voyage depuis 24 mois, pour faire un petit tour du monde a velo!! Ils etaient bien gentils et on a attendu avec eux qu<on puisse partir pour la montagne. Arrives aux montagnes, le climat etait completement different: pluie torrentielle et froid! On a mange un somptueux lunch de pain et de faux nutella, a sec au moins et on est repartis dans une semi-accalmie. Des le debut, il y avait comme un millier de choix de sentiers, donc on prenait celui qui etait le plus use, mais c<etait vraiment pas evident. On s<est rendus a une riviere, la ou le sentier la traversait, mais la riviere etait en crue donc on ne pouvait pas traverser. Par contre, plus bas un panneau disait que le sentier se faisait des deux cotes de la riviere, et comme de fait il y avait un sentier qui suivait la riviere de notre cote. On a donc continue la-dessus. On a vu un aigle, puis la riviere est devenue un canyon rocheux dans lequel la riviere en furie continuait a s<avancer! Le sentier devenait de plus en plus ardu, genre qu<on avait un pied entre la falaise d<un cote et la falaise qui menait a la riviere de l<autre. A un certain moment, il y avait meme une paroi rocheuse qu<il fallait escalader a l<aide d<une corde. C<est aussi a ce moment ou on se rendait compte qu<on setait probablement trompes de sentier qu<il s<est mis a pleuvoir. On a essayer d<aller un peu plus loin mais vraiment, la seule solution etait de revenir sur nos pas et de repasser par la paroi rocheuse rendue toute glissante par la pluie. Apres une crise de ma part de "il n<est pas question qu<on revienne par la, c<est beaucoup trop dangereux!", je me suis rendue a l<evidence et on a redescendus avec mille precautions! Tout s<est bien passe, mais on etait trempes jusqu<aux os donc on est revenus au debut du sentier pour prendre un the et essayer de se rechauffer. Malheureusement, la porte etait grande ouverte et malgre le the brulant on avait tout aussi froid. Francois l<eternel insatisfait (Francois: bon bon bon c<est toujours ma faute!) voulait essayer un autre sentier donc on est alles a l<autre hotel du coin pour reprendre du the et se rechauffer avant le nouveau depart. On a parle a un Kyrghyz en vacances a l<hotel beaucoup trop content de nous parler et qui insistait pour qu<on donne son nom comme guide a tous nos amis qui allaient venir au Kyrghyzstan! La pluie s<est calmee et on etait semi-secs donc on est partis vers un autre petit sentier qui suivait une riviere bouillonnante entouree de haute montage (vous allez finir par connaitre les types de paysages kyrghyzs!) On est revenus voir notre chauffeur personnel qui nous attendait depuis ce temps puis on est revenus a l<hotel!

On s<est rendus en Marshroutka dans le centre de la ville, on a marche dans une place devant l<opera, puis on est alles dans un restaurant etrangement situe dans un centre d<achat. C<etait finalement super chic, vraiment bon et pas cher, et comme d<habitude il y avait beaucoup trop d<employes presents pour le nombre de clients! On a mange au son de videoclips turcs puis on est alles au cafe internet. De retour a l<hotel, on a jase avec d<autres backpackers dont deux Israeliens qu<on avait croises a Altyn-Arashan. On croise vraiment beaucoup d<Israeliens qui voyagent, souvent apres leur service militaire.

Le lendemain etait la journee "bazars"! Il y a plein de bazars interessants a visiter a Bishkek, on en a fait deux, le bazar d<Osh et le Dordoy. On est alles au premier d<abord. Ca commence avec les grands etalages de legumes, fruits, noix, bonbons, epices, salades... Le marche est vraiment divise entre specialites, toutes les noix ensemble, tous les shampooings ensemble... De temps en temps il y a un magasin pas rapport, comme un etalage de fromages au milieu des vetements pour bebes! On y trouve vraiment de tout! On s<y est promene pendant deux bonnes heures (c<est enorme!). On a achete du fromage qui, ayant rechauffe, s<est revele peu tentant... On a visite le coin des viandes, assez impressionnant dans un batiment ou flottait une odeur un peu ecoeurante et ou le plancher collait... C<etait plus hygienique qu<au Vietnam mais reste que la vision de carcasses pendant sur des crochets a temperature piece me donnait envie de devenir vegetarienne... Une visite dans le coin du lait et des fromages maison, avec son odeur douceatre de lait caille, levait le coeur apres 2 minutes. J<ai essaye quelques robes, dans des cabines d<essayage rudimentaires ou la vendeuse tient un drap devant toi (en regardant aux 30 secondes si tu as fini), separee par quelques vetements derriere qui te cachent du reste du bazar. On s<est fait un snack de samosas, de salades et de jujubes trop durs puis on a quitte pour manger dans un parc plein d<arbres, a l<honneur des soldats morts sous l<URSS.

Apres, on est partis pour le deuxieme bazar, moins specialise dans la nourriture et plus dans les babioles de Chine... Son autre particularite est qu<il est fait d<immenses containers un par-dessus l<autre dans lesquels les gens ont installe leur boutique. On deambulait tranquillement quand Francois s<est fait pincer le gras de bras par un homme derriere lui, musulman orthodoxe accompagne de sa femme portant le niqab. Il etait super enthousiaste de parler a Francois (et juste a lui...) pour lui dire qu<il venait d<Allemagne et qu<il etait musulman (ah oui?). On est revenus en prenant au hasard un minibus qui nous a finalement amenes a l<oppose d<ou on voulait aller. Le temps pressait pour attraper notre avion, donc on s<est juste presses pour aller chercher nos sacs a l<hotel avant de nous rendre a l<autre arret pour prendre l<autobus vers l<aeroport. Apres que ledit autobus (qui passe aux 20 mintes) soit passe devant nous en ne s<arretant pas parce qu<il etait plein), on s<est mis a stresser pour arriver d<arriver a temps pour notre vol. Heureusement que l<aeroport s<appelle Manas, ca voulait dire qu<on allait reussir! Manas est un heros mytique kyrghyz, il est paaaaartout! Tout ce qui est un peu nationaliste kyrghyz a le nom Manas dedans, chaque ville a sa rue, sa statue, son hotel, ses restaurants...

Dernier commentaire avant de quitter la ville de Bishkek: les voitures! Ce commentaire s<applique aussi a Almaty puisque c<est semblable. Il y a en ville un heureux melange de voitures luxueuses (Mercedes de l<annee, Lexus, Audi) et de vieux tacots brinquebranlants. Le tout jure un peu entre les vieux camions sovietiques ou on voit le radiateur a travers le capots, les camions chinois flambants neufs, les marshrutkas qui n<ont de Mercedes que le nom et les vieilles Lada vert hopital qui laissent echapper un panache de fumee noire. Autre truc cocasse, les autobus et les camions de transport portent encore les inscriptions qu<ils avaient dans les annees 80 en europe. Ex: a Almaty, un des autobus disait que son trajet etait "Lyon-Grenoble"! Bref c<est un joyeux amalgame!

La suite et l<Ouzbekistan pour bientot! Continuez d<ecrire des commentaires, on adore vous lire!

dimanche 15 juillet 2012

Bishkek!

Salam alaykum de Khiva, en Ouzbekistan!

La, cest nous deux qui ecrivons, car un seul ordinateur est disponible!

Donc, nous etions rendus le matin suite a notre arrivee au lac Song-Kol. On sest reveilles au son du coq et des vaches et on a salue les Allemands, tout en leur apprenant que non ils ne partiraient pas a cheval... Ils ont voulu chercher notre guide pour comprendre, mais celui-ci etait introuvable! Apres ne pas avoir pris de douche pour la troisieme journee, on a dejeune avec notre chauffeur (Elim) et son cousin puisqu<il etait deja arrive de Kochkor pour venir nous chercher dans sa rutilante lada verte (achetee neuve il y a 6 ans, mais ayant l<air vieille de 15...). On sappretait a partir quand finalement on a revu notre guide, qui etait parti depuis 2 h a la recherche de deux de nos chevaux, qui s<etaient probablement enfuis durant la nuit! Seul le fidele Peteux etait encore la! On a laisse notre guide a la mine basse, en esperant qu<il allait pouvoir retrouver les chevaux durant la journee... On est partis pour 3h de route en lacet dans les montagnes, traversant les rivieres a gue, derangeant des troupeaux de yaks et de moutons, puis longeant la falaise sans garde-fou. On s<est arretes a plusieurs reprises parce que la Lada ne voulait plus monter la cote! Apres 2h de route defoncee, on a suivi une magnifique route panoramique dans un canyon, sur laquelle notre chauffeur zigzaguait pour depasser les autres voitures. A Kochkor, on a commence par faire notre arret a la banque pour pouvoir payer l<agence de tourisme. Cetait l<heure du diner, donc la cloture devant l<ATM etait fermee (super logique...) On a donc attendu jusqu<a ce que ca ouvre pour semi-comprendre que les cartes visa ne marchaient pas avant 14h...? On se rappelle que c<est le seul guichet qui accepte les cartes etrangeres de la ville! On s<est donc rendus au CBT et on a conclu avec le responsable qu<on allait aller avec notre chauffeur a Bishkek (qui devait y aller de toute facon) et qu<on lui remettrait l<argent la. Juste apres, on a croise les Norvegiens qui avaient exactement le meme probleme que nous: ils allaient donc venir avec nous a Bishkek! Pour aucune raison comprehensible, le chauffeur est disparu pendant 10 minutes avec la voiture, et est revenu nous chercher. On s<est rendus a sa guesthouse et on a pris un the en attendant quil se prepare pour Bishkek. Ca a ete super interessant parce qu<on a pu jaser avec sa soeur et sa femme, la premiere parlant super bien anglais! On a demande a la femme de notre chauffeur si elle avait etudie, et elle etait economiste, mais depuis qu<elle etait mariee elle etait venue habiter avec son mari et sa famille et s<occupait de la cuisine pour toute la maison et les touristes!! La soeur nous a explique que c<etait souvent comme ca, que quand son autre frere allait se marier, sa femme allait venir travailler chez eux, et que quand elle serait mariee elle irait dans la famille de son mari. C<est difficile de savoir si c<etait une famille plus conservatrice, mais ca donne quand meme une idee du role traditionnel de la femme au Kyrghyzstan, le pays le plus ouvert de la region!

Puis on est partis en taxi collectif (c-a-d que chacun paie sa place dans une minivan donc ca coute moins cher) et on est alles mettre de l<essence. C<est vraiment quelque chose de particulier ca: les taxis et les autobus s<arretent souvent pour mettre de lessence quelque temps apres le depart, quand ils sont pleins de passagers! Chez nous, on se dirait "mais pourquoi il n<y a pas pense avant?", en tout cas... La route s<est bien passee, avec des beaux paysages comme toujours. Ah non c<est vrai, notre chauffeur etait un peu fou: il depassait tout le monde sur l<autoroute comme un dement, parfois meme il depassait sans avoir le temps et les voitures qui arrivaient en face se tassaient pour le laisser passer! Arrives en vie a Bishkek apres une pluie apocalyptique, on s<est stationne dans une rue random, puis Elim nous a fait comprendre que le reste du trajet se ferait dans la voiture de son frere. On a tous fini par payer ce qu<on devait, on a dit adieu aux Norvegiens et on est partis a la recherche d<un hotel. En chemin on a mange des kebaks dans un joli parc. Bishkek est une belle ville, en fait ca ressemble beaucoup a Almaty, mais en moins gros, les immeubles sont plus petits, et il y a au moins autant d<arbres et de parcs! On a fini par trouver l<hotel qu<on cherchait, pas evident cache derriere une grosse porte en fonte avec rien d<indique... Bon la je (Meme) vais faire ma precieuse. La place etait vraiment bof... correcte... tout au plus...  La maison aurait pu etre tres joli, mais c<etait clairement laisse a l<abandon. Il se faisait tard alors on a decide de rester quand meme. Le dortoir etait dans une petite piece, le monsieur (qui etait sympathique mais excentrique) avait cree un deuxieme etage en plywood, sous lequel il jouait au solitaire nuit et jour. Cetait pas si pire, mais la salle de bain, la toilette et la cuisine faisaient vraiment pitie... Bref, on s<est dit que c<etait juste pour une nuit! On est partis faire le blog tard en soiree, en se faisant peur mutuellement a notre retour a pied, vu que ce n<etait pas super securitaire la nuit a cause du manque d<eclairage (mais on avait peu a faire). Finalement on a bien dormi, on a mange du gruau dans un pavillon du jardin neglige et on a parle a d<autres backpackers le lendemain matin.

Notre premiere etape fut d<aller acheter nos billets d<avion pour Tashkent en Ouzbekistan. On avait decide de prendre l<avion parce que passer la frontiere terrestre ne peut se faire que dans le sud du pays, une region qui a ete troublee en 2010 par des violences ethniques (donc semi-securitaire meme si beaucoup le font quand meme...). On s<est rendus aux comptoirs d<Ouzbekistan Airways! Ca a ete super facile reserver nos billets, mais le paiement a ete une autre histoire. Je (Meme) suis partie a la recherche de guichets, ce qui deja etait long, mais ma carte visa ne fonctionnait pas! Je suis entree dans une autre banque ou une madame faisait office d<ATM, ca n<a pas marche mais j<ai fait connaissance avec le gardien de securite beaucoup trop content de me parler, qui a voulu me montrer ses talents d<anglais en me disant "I love you!"! Apres, Francois est reparti a la recherche d<autres guichets et ca a fini par marcher vraiment loin... On allait donc partir a Tashkent deux jours plus tard! On est alles au cafe internet pour comprendre pourquoi ma carte ne marchait pas et on a re-croise un suedois qui etait a l<hotel, qui a fait Suede-Kyrghyzstan a velo! On a dine dans un resto turc, mais je me sentais deja moins bien alors on est partis directement vers notre nouvel hotel. En chemin on a visite une superbe eglise orthodoxe, le royaume des babouchkas devotes et minuscules. On a aussi croise deux cooperantes americaines (qui allaient enseigner dans les villages pendant 2 ans et demi) qui etaient vraiment super heureuses de voir des touristes qui avaient choisi le Kyrghyzstan! On a pris une marshroutka (minivans Mercedes converties en autobus) et ca a ete super complique de faire comprendre au chauffeur ou on voulait aller. Ils ne sont pas vraiment aidant, ils disent de descendre n<importe ou meme si on n<est clairement pas rendus a la bonne rue, alala! On a fini par trouver l<hotel, aide par une grand-maman minuscule et edentee qui nous a reconduit jusqu<a la porte en nous jasant ca en kyrghyz! Cetait une jolie place, style auberge de jeunesse et on a encore recroise les Allements space du lac Song-Kol. Je suis allee me coucher et Francois est parti explorer la ville, je vous le passe a l<instant!

Bon je (Francois) fait le dernier bout! Je suis donc parti a pied dans le but de visiter les parcs et les monuments de Bishkek. En chemin, j<ai ete aborde par une femme mi-trentaine, debut quarantaine qui s<est mise a me parler en anglais. La situation est devenue assez cocasse quand elle a insiste pour me donner son numero de telephone, en provoquant les gloussements de ses amies derriere elle (tse je profite toujours du fait que Meme dorme pour cruiser les passantes) ! Au moment ou j<allais poliment accepter le papier qu<elle me tendait, un policier est sorti de derriere un buisson pour parler a la dame et m<a demande la chose qu<un voyageur en Asie centrale doit redouter le plus: voir mon passeport. Il faut savoir que la police est corrompue partout en Asie centrale, et qu<ils profitent souvent du fait qu<ils peuvent demander a voir le passeport des etrangers pour leur soutirer de l<argent s<ils veulent un jour revoir leur passeport... Selon le Lonely Planet, ce type d<arnaque est particulierement frequent a Bishkek... Naturellement, je me suis mis a stresser! La chose a faire dans ce moment-la, c<est de montrer une photocopie de passeport et de visa. Or, je me suis rappele que si j,avais dans ma poche ma photocopie de passeport, ma photocopie de visa se trouvait, elle, stupidement dans ma pochette ventrale, a cote de mon passeport... J<ai donc d<abord voulu qu<on aille ensemble voir mon passeport au commissariat, puis, comme ca n<a pas marche, j<ai pretendu que mon passeport etait a l<hotel. La madame a qui j<avais jase plus tot essayait de m<aider mais elle me disait juste de montrer mon passeport, alors je ne lui faisait que moyennement confiance disons (elle aurait pu etre de meche avec les policiers)! Ah oui parce que finalement il y avait 6 policiers autour de moi: il y avait une autopatrouille stationnee derriere le buisson! Et ils voulaient tous que j<aille vers l<autopatrouille, pres d<un vieux batiment en ruine! Comme les policiers se faisaient hyper insistants, j<ai fini par sortir mon passeport. Un des policiers l<a pris et a ecrit le numero dans un vieux carnet, pendant qu<un autre lisait mon guide de voyage... On m<a ensuite demande de leur montrer ce que j<avais dans mes poches, puis, finalement, on m<a rendu mon passeport et serre la main avec beaucoup de "salam aleykum"! On ne m<avait pris aucun argent et j<avais mon passeport avec moi: soit j<ai ete chanceux, soit il s<agissait juste d<un controle de routine. La seconde option est plus plausible: avec le recul, je pense que le policier a surpris ma conversation en anglais avec la dame, puis l<echange de papier avec le numero de telephone (que le policier a d<ailleurs regarde). Comme il y a beaucoup de traffic de drogue dans les Stans (l<Afghanistan et son heroine n<est pas loin...), notre conversation anodine aurait pu en effet ressembler a un deal de drogue! En plus, la madame m<assure que les policiers n<allaient pas me prendre d<argent parce qu<il y avait un officier superieur avec eux... Ben la... disons que c<etait pas evident a voir!!

Un peu sonne, j<ai pris conge de tout ce beau monde puis j<ai visite les monuments de la ville. J<ai vu au moins deux seances de photos de mariage a la place de la victoire (un genre de yourte en beton avec une flamme eternelle en dessous)  puis je me suis promene dans les parcs avant de finir sur la place centrale du plus pur style sovietique (mais jolie tout de meme) Apres avoir vu le Parlement, je suis finalement revenu a l<hotel pour rejoindre Meme.

Ouf, c<est tout pour l<instant! On vous revient avec le reste plus tard!!

jeudi 12 juillet 2012

Les lacs Issyk-Kul et Song-Kol

Bonjour!
Ici Meme! Le lendemain a Karakol, on a dejeune avec les Suisses puis on a attendu Stan et Annelien qui devaient venir nous chercher avec leur rutilant 4x4. C<est la aussi qu<ont commence les problemes intestinaux. C<est fou: 12 jours apres notre arrivee, c<est un record! Une fois les Belges arrives, on a dit au revoir a Jamilia (si vous allez a Karakol un jour, allez dormir la, vous ne serez pas decus!) et on a fait plus ample connaissance avec leur chauffeur, Sachka. C<etait tout un personnage: Kyrghyz dans la cinquantaine affuble d<une bedaine impressionnante, il etait un peu rustre mais vraiment drole! En fait, il ne parlait pas vraiment anglais, mais il arrivait quand meme a faire des blagues du genre "ooooh Lada Schumacher!" quand une vieille Lada nous depassait, ou encore frappait sur la table en criant "laghman, laghman!" (un plat kyrghyz, une soupe avec des gros spaghettis, du mouton et des legumes) avant les repas!... Bref, on s<est donc rendus a Jeti Oguz, un endroit qui a connu son heure de gloire sous l<URSS en tant que station thermale. On s<est rendus en auto au village en tant que tel, puis dans les montagnes de terre rouge environnantes, le long d<un canyon rocheux. C<etait bien beau et different de ce qu<on avait vu jusqu<a present. Apres une "route" cabossee et sinueuse (on est habitues!) le long d<une riviere, on s<est arretes pres d<un camp de yourtes pour aller voir une cascade. C<etait un endroit assez touristique etonnamment, pour les groupes de touristes. Une famille qui preparait un repas pour un groupe de Coreens nous a donnes plein de fruits et des genre de beignets puis on est partis vers la cascade, apres avoir refuse l<aide de guides pour y aller. Le chemin etait assez simple dans le fond, a flanc de montagnes, et on avait une vue superbe sur les yourtes, le paturage et les immenses chaines de montagnes derriere. On sest reposes devant la chute, en fait plus une cascade avec un mince filet d<eau, pendant que je luttais contre des crampes de plus en plus insupportables... On est revenus tranquilement vers l<auto et j<ai pu taquiner un troupeau de moutons qui mangeaient calmement. On a cherche a diner dans le village de yourtes et on a fini par acheter du pain (paye beaucoup trop cher) pour accompagner notre soupe en sachet de secours. On a pique-nique puis on est repartis vers Jeti-Oguz avec les Flamands. Apres y avoir pense, on a finalement decide de rester avec eux et on a pris la route au sud du lac Issik-Kol plutot que celle du nord qu<on pensait faire initialement. On n<a pas ete decus! Les paysages etaient fabuleux: le lac d<un cote (qui ressemble a la mer tellement il est grand) et les montagnes aux sommets enneiges de l<autre, avec la route et les champs au milieu (Francois: la route qui fait le tour du lac Issik-Kul est magnifique, relativement plate et parsemee de highlights pas facilement accessibles en transport en commun : je suis sur que quand le Kyrgyzstan sera touristiques, il y aura plein de places ou on pourra louer des velos et des motobikes pour la visiter!) . D<autant plus qu<on etait en bonne compagnie pour jaser dans l<auto! On s<est arretes au canyon Chazka, endroit dont on avait aucune idee de l<existence. C<etait incroyable, des dunes de sable rouge a n<en plus finir, un paysage desertique parseme de plants de lavande. On a grimpe jusquen haut d<un piton rocheux, en se disant que dans 10 ans cet endroit allait etre plein de touristes (et que de grimper sur ledit piton allait etre formellement interdit...)

On s<est rendus au Beltam Yourt Camp de Bokobaevo, la ou on allait dormir: on avait  nos yourtes a 300m de la plage! On est alles faire une baignade dans l<eau quand meme froide du lac Issik-Kul! Stan, Sachka et Francois sont alles chercher de l<eau et de la biere au village le plus proche puis on a bien ri en jouant aux cartes avant le souper! Le souper a ete fort interessant. On a parle avec les deux filles de la proprietaire de la place, superbes et tres intelligentes. On a discute des differences entre nos pays respectifs, comme le prix des etudes qui varie selon si c<est une universite d<etat ou une universite americaine. Il en coute 5000$ par an pour etudier dans la deuxieme alors quelles evaluent le salaire moyen a 100$ par mois... Par contre, il y a des bourses pour permettre aux etudiants talentueux dy acceder. Elles disaient aussi que parfois les enfants restent avec leurs parents toute leur vie pour pouvoir s<en occuper et qu<elles ne peuvent quitter la maison que si elles sont mariees (ou si elles partent etudier dans la capitale). Le sujet a devie vers le kidnapping, une pratique kyrgyze ancestrale ou un homme kidnappe litteralement une femme pour qu<elle devienne son epouse. Parfois, la chose peut etre arrangee entre les familles, la fille ne sait juste pas quand elle sera kidnappee. Elles disent que la pratique ne cesse de diminuer (les hommes risquent 5 ans de prison) et qu<elles n<ont pas peur, leur mere viendrait les chercher de toute facon. D<autres touristes sont venus nous rejoindre: une dame qui travaillait pour Handicapes international, son fils botswanais legerement trisomique et leur jeune colocataire francaise a Bishkek (benevole pour enseigner le francais). J<ai cree un malaise quand j<ai demande aux filles (de 16 et 19 ans) si l<autre femme qui etait la etait leur mere, alors qu<elle avait 20 ans... (mais elle avait l<air vraiment vieille!) Malaise, mais pas autant que quand le garcon botswanais a demande s<il pouvait epouser les deux filles en meme temps... Sinon, on a passe le reste de la soiree a rigoler, a boire des bieres (dont une qui avait un gout etrange d>aneth, l<epice preferee des Kazakhs et des Kyrghyzs) et a jouer aux cartes avec les Belges dans notre yourte!

Le lendemain matin, je n<allais pas vraiment mieux alors j<ai dormi pendant que les Belges allaient faire un tour de cheval, puisque de toute facon on allait sur le meme chemin apres. Francois a lu sur la plage, observant Sachka lancer des bouteilles de plastique aux vaches qui voulaient aller sur la plage! (Francois: en fait, le lancer d<objets aux vaches a ete le seul moment actif de Sachka ce matin-la: le reste du temps, il bronzait en etoile et en bobettes, exhibant fierement sa bedaine)  Il a aussi eu droit aux conseils de Dr Sachka pour que j<aille mieux: un shooter de vodka salee! On a profite de la superbe journee sur la plage avec les Belges avnat le diner puis on est partis avec le fidele Sachka vers un lac super sale (dans le sens de plein de sel la la, y<a pas d<accents!), pour avoir un avant-gout de la mer morte! Apres un chemin (etonnamment) en piteux etat, on s<est baignes, ou plutot on a flotte. C<est vraiment drole comme impression parce que tu fais l<etoile et tu penses instinctivement que tu vas couler, mais non! On a pris des photos en train de mediter sur le lac puis on a attendu assez longtemps et avec une inquietude croissante Sachka qui avait disparu pendant un bon moment... Il est finalement ressurgi, tout sale: il etait alle s<enduire de boue/petrole un peu plus loin... Le chemin vers Kochkor s<est fait sans probleme, on est alles au CBT (l>agence de voyage) pour organiser nos prochains jours puis on a dit au revoir aux Belges, qu<on etait tristes de quitter! On est partis vers le B&B de la personne qui allait etre notre chauffeur durant notre trip a cheval vers le lac Song-Kol, le deuxieme plus grand lac du Kyrgyzstan. La guesthouse etait bien mais on se sentait un peu coinces parce qu<on avait aucune idee d<ou on etait dans le village et que tout etait ferme apres 18h... On est donc restes sagement a l<hotel, on a soupe dans la yourte du jardin (confiture de framboises et miel incroyables) et on a fait notre lavage.

Le lendemain apres dejeuner, on s<est rendus compte que le linge n<avait pas du tout seche sur la corde: on est donc partis a la recherche de places au soleil pour le faire secher en vitesse. Avec tout ca, on a fait attendre le chauffeur, qui nous a rassure en disant "Normal, normal, it<s Kyrgyzstan!". En fait, le mot "normal" etait son mot anglais prefere, tout ce qui allait bien etait "normal", tout ce qui etait negatif etait "problem"! On devait commencer par aller a la banque pour pouvoir payer l<agence mais la seule banque de Kochkor qui acceptait les cartes etrangeres ne marchait pas. On allait donc les payer en revenant, alors que le guichet aurait supposement ete repare... On s<est rendus a la Kyzart Pass pour prendre nos chevaux et rencontrer notre guide. Il etait super gentil, souriant et parlait quand meme bien anglais. Apres un cours tres rudimentaire sur les chevaux (tchou pour avancer, tirer la bride pour arreter), on est partis! Mon cheval, le plus feminin des trois, avait la facheuse habitude de faire deux metres et d<arreter pour manger. Francois dit que les chevaux sont comme leur proprietaire... On l<a donc appele Glouton. Il etait aussi vraiment tete dure (Francois: comme sa proprietaire...) et il refusait d<avancer. Il refusait aussi de marcher dans les sentiers et prenait toujours d<autres chemins. Comme jetais archi-lente, le guide a pris une corde et a guide mon cheval aussi tout le long... Celui de Francois n<arretait juste pas de peter (comme son proprietaire?!), on l<a donc appele Peteux. Malgre ce nom laissant presager peu de chance dans la vie, Francois etait super bon et est parvenu a le diriger tout le long! A peine apres avoir ete partis, on etait proche d<une maison de bergers et deux gros chiens se sont mis a attaquer Francois et son cheval. C<est justement a ce moment la que son cheval a decide de s<arreter devant l<enclos de moutons pour pouvoir les regarder un peu, laissant Francois en proie aux chiens... Les bergers qui tondaient les moutons ont calme les chiens et on a eu droit a notre part de kimiz, le lait de jument fermente si populaire durant l<ete! On a chevauche dans les paturages, entre les moutons, les vaches et les chevaux qui vaquaient librement a leurs occupations. On s<est arretes pour diner proche d<une riviere, mais on n<avait pas compris qu<il fallait amener notre lunch et le guide avait oublie le sien alors on a partage un vieux bout de pain, des dattes et une KitKat. On a continue a grimper les montagnes avec les chevaux, avec une vue magnifique sur les jailoo (paturages) et les montagnes. En chemin, on a jase pas mal au guide, qui nous a dit entre autres que son pere avait kidnappe sa mere pour la marier (il nous a assure qu<il ne ferait pas lui-meme la meme chose!) On a croise quelques Kyrghyzs a cheval, qui avaient souvent le chapeau traditionnel. Il s<agit d<un chapeau en feutre blanc decore avec du fil noir, presque comme un haut de forme, qui sert a les proteger du soleil et de la neige. Ca s<appelle des Ak-Kalpak.
 
On a fini par appercevoir au loin nos yourtes pour la nuit, ce qui etait quand meme encourageant apres pres de 5h de cheval, les fesses un peu meurtries... On a pu voir aussi une vache qui venait juste d<accoucher, le cordon ombilical pendant encore! On est arrives dans la famille qui tenait les yourtes (il y en avait 3 en tout) et on a pris un the avec deux Norvegiens qui arrivaient de cheval aussi. On peut dire que c<etait un endroit tres paisible, il n<y a vraiment rien a faire en fait... On a regarde le paysage dehors, je me suis fait amie avec un des chiens de bergers de la place, un espece de gros chien loup assez epeurant mais qui au fond etait un gros nounours... Les chiens de bergers sont vraiment impressionnants, ils protegent vraiment le territoire qui appartient a la famille. Lorsqu<un cheval ou une vache s<aventure dans un coin qui lui est interdit, les chiens se mettent a aboyer et lui courent apres jusqu<a ce qu<il soit rendu tres loin. Par contre, quand un homme est sur le cheval, ils le laissent faire! Il y avait aussi une petite fille qui etait vraiment drole, on a joue avec elle un peu (beaucoup), puis on a joue aux cartes avec les Norvegiens. On a mange une soupe avec des dumplings, c<etait tres bon!

Francois: On a soupe encore une fois vraiment tard: 8h. Difficile de savoir si c<est uniquement le fait des nomades ou si c<est generalise au sein du Kyrgyzstan de souper si tard, mais reste que dans beaucoup de restos les gens arrivent relativement tard pour manger et chez l<habitant, c<est rarement avant 8h! On est ensuite alles dormir. Enfin, pas moi: mes intestins m<ont tenus reveilles pendant un certain temps... Parce que, oui, apres Meme, c<etait a mon tour d<avoir des problemes... Disons qu<aller plusieurs fois aux becosses (une cabane en tole et un trou) en pleine nuit alors qu<il fait a peu pres 0 degre dehors avec du vent et qu<on ne voit rien n<est pas parmi mon top 10 des choses agreables de la vie! Ces virees nocturnes m<ont quand meme permis d<admirer le magnifique ciel etoile... et m<ont aussi donne la possibilite de manquer de trebucher sur le chien qui etait devenu ami avec Meme et qui montait la garde juste devant la porte de notre yourte!

On s<est reveilles le lendemain et on a dejeune (surprise: encore du porridge et des crepes!) Apres avoir dit adieu a la famille qui nous hebergeait (et en particulier a la petite fille espiegle qui, en passant, ressemblait a Marianne quand elle etait enfant avec sa coupe champignon), on est repartis a cheval vers le lac Song-Kol. On a d<abord commence par gravir des pentes assez escarpees, jusqu<a ce qu<on se rende a une passe de 3300m d<altitude au sommet des montagnes. Par endroit, il y avait encore des plaques de neige et le sol etait parseme d<edelweiss. Et je ne vous parle pas de la vue magnifique, avec le lac au loin!  Meme a encore reessaye de diriger son cheval elle-meme, mais, fidele a son habitude, il s<est vite decide d<arreter pour de bon pour brouter. Lors de notre descente vers le lac, elle a toutefois reussi pour la premiere fois a le faire aller a peu pres vers ou elle le voulait! Pas mal apres 1 jour et demi! On a continue notre route a travers les paturages denudes, jusqu<a ce qu<on croise des touristes hollandais retraites accompagnes de leur guide francophone. Ils nous ont explique qu<ils etaient ici a moitie pour affaires, puisqu<ils allaient ensuite a Karakol donner de la formation dans des laboratoires medicaux. On a ensuite rejoint les Norvegiens dans la yourte ou on dinait. On a mange un excellent laghman (Meme en a repris 2 fois!) puis on est tous partis ensemble pour notre dernier droit le long du lac Song-Kul. Le lac, le 2e plus grand du Kyrgyzstan, est entoure de montagnes et de paturages: l<altitude fait en sorte qu<il n<y a aucun arbre a proximite. En se rendant aux yourtes ou on allait dormir, on a meme pu presque galoper (on devenait vraiment bons!)! Arrives au campement ou on allait dormir, on a salue les Norvegiens qui allaient dormir ailleurs puis on est alles prendre le the dans une des yourtes. Au Kyrgyzstan, il y a toujours quelqu<un (habituellement une fille) a la table en charge de servir et de resservir le the. Cette fois, c<etait la fille de nos hotes, qui parlait anglais. Elle avait 21 ans et etudiait a Bishkek, comme la grande majorite des etudiants qu<on a rencontres. On lui a demande si elle preferait Bishkek a Song-Kol et, lorsque qu<elle nous a clairement fait part de sa preference pour la premiere des deux, on a fini par comprendre qu<elle n<avait pas trop le choix de venir l<ete dans la yourte familiale... En effet, elle devait aider ses parents et il ne semblait pas y avoir de discussions sur ce point! Apres le the, on est alles se promener un peu pres du lac. L<eau n<etait pas aussi translucide qu<ailleurs (plus gris-brun) et elle est definitivement trop froide pour se baigner En marchant sur la greve, on a croise des touristes kyrgyzs qui ont commence par nous prendre en photo avant de nous aborder joyeusement pour qu<on se baragouine nos maigres connaissances reciproques en russe et anglais respectivement. Enfin je dis "nous": les hommes ne m<ont adresse la parole qu<a moi, ne repondant que par un hochment de tete aux paroles de Meme! Ca a beau fonctionner comme ca chez les Kyrgyzs qui pratiquent l<islam de maniere plus intense, ca reste quand meme un peu bizarre!

Par la suite, on est revenus a la yourte ou on a fait la connaissance d<un couple d<Allemands assez space et au look plutot safari qui dormait dans une yourte voisine. Ils nous ont explique que pour des raisons environnementales (le gars est conseiller politique pour un depute du parti vert allemand), ils faisaient le trajet Berlin-Kyrgyzstan en train aller-retour, c<est-a-dire 5 jours aller et 5 jours retour, pour un prix exorbitant! Et c<est sans parler du cauchemar administratif que represente le fait de s<arranger pour avoir des visas de transit bielorusse, russe, kazakh et ouzbek, en sus du visa kyrgyz! On a beau avoir des convictions, mais a un moment donne la la... Enfin c<etait assez impressionant de leur part. Ils venaient de passer 3 jours a Song-Kol et etaient interesses a revenir a Kyzart en cheval avec notre guide, donc on les a mis en contact! On est ensuite alles souper avec notre guide, non sans avoir auparavant taquine les dindes de la famille (les animaux la...) On a mange du poisson du lac (miam!) et de la soupe tout en jasant d<islam avec notre guide, ce qui a ete tres enrichissant. On a aussi parle des cimetieres kyrgyzes, qui sont vraiment speciaux. En fait, chaque tombe est entouree d<une cloture, pour proteger la personne contre les animaux. Aussi, les vieux hommes riches (ie apres 70 ans) ont parfois droit d<etre enterres dans un mausolee en forme de mosquee (ce que l<islam desapprouve, il s<agit vraiment d<une tradition kyrgyze)! Ils ont tous leur photo sur la pierre aussi! Le resultat est tres particulier! On a ete ensuite marche un peu avant la noirceur avant d<aller dormir. La ca a ete assez complexe d<expliquer a notre guide que s<il revenait a Kyzart avec les Allemands, ce seraient eux (et non nous) qui paieraient pour la journee de retour (on etait censes payer pour le retour du guide et des cheveux a Kyzart la 3e journee, mais puisque les Allemands iraient avec lui, ca ne faisait pas de sens que tout le monde paye 2 fois pour la meme chose!). Finalement le guide a appele l<agence pour nous dire que ses patrons ne permettaient pas qu<il aille a Kyzart avec les Allemands. Comme il leur avait assure qu<il partaient avec eux le lendemain, on lui a dit qu<il serait mieux d<aller leur dire maintenant mais il n<a pas eu l<air d<avoir saisi et est alle se coucher... Ca promettait pour les pauvres Allemands! On est ensuite aussi alles se coucher: une fois que la nuit tombe, en effet, il n<y a plus grand chose a faire dans un camp de yourtes! Par contre, on a ete choyes: on a eu droit au poele chauffe par de la bouse de vache sechee! Et non, ca ne pue pas etonnamment!

Sur ces douces paroles, on vous dit au revoir!