Salut, ici Marie-Pascale!
On vous avait donc laissés à notre arrivée du train de Samarcande vers Tashkent. Disons que ça a été très foireux! Vous vous souvenez de Malik, l'employé du musée de Shakhrisabz qui nous avait invités à dormir chez lui? On avait compris qu'on devait l'appeler à notre arrivée à la gare à Tashkent. On est donc partis à la recherche d'un téléphone à la gare. Alors qu'on demandait à des policiers s'il y en avait dans les environs, un Ouzbek nous a passé son téléphone! Malik ne répondait pas au téléphone, alors on se mettait vraiment à penser que ça ne fonctionnerait pas, puis Malik a rappelé sur le téléphone du gars. C'est là qu'on a compris qu'il aurait fallu l'appeler plus tôt dans la journée, qu'il pensait qu'on ne venait plus finalement! Comme il était 23h00, il a proposé qu'on aille chez lui en taxi, mais on avait aucune idée d'ou il habitait alors avec le gars on est partis à la recherche d'un taxi, le gars, Malik et le chauffeur se sont tous arrangés pour qu'on se rende. On est partis en remerciant chaleureusement notre Ouzbek providentiel puis on a roulé dans la nuit jusqu'aux faubourgs de la ville pour une bonne demie-heure. Notre chauffeur était super sympathique mais au bout d'un moment on se demandait si on était à la bonne place quand on s'est arrêtés dans un bazar perdu... Après quelques appels, on a trouvé Malik qui nous attendait sur la route un peu plus loin. On était vraiment contents de le revoir et on s'est excusés de notre mauvaise compréhension! On s'est rendus à son appartement, qui est en fait celui de ses beaux-parents, un bloc soviétique dans un quartier résidentiel très calme et avec beaucoup d'arbres. On a rencontré sa femme (Indira) et son beau-frère (Cevinch?), qui parlent tous deux un très bon français! On a pris un thé et du melon d'eau avec eux, en jasant longuement. On a fait connaissance avec Timur, leur bébé de deux mois (Francois: Mémé et le bébé ont semblé beaucoup s'apprécier, surpassant la gêne habituelle de Mémé face aux bébés). On a passé une très belle soirée, ce sont des gens très cultivés, ouverts et vraiment drôles, et on peut avoir des conversations plus profondes que ce qu'on peut avoir avec Talgat et Assel par exemple, puisqu'ils parlent un meilleur français. On a dormi dans leur salon sur les classiques matelas ouzbeks. En fait, comme dans les yourtes, les Ouzbeks (et les Kazakhs et les Kyrgyzs) mangent traditionnellement à des tables basses, donc assis par terre sur des matelas minces et très colorés. C<est souvent aussi sur ces matelas qu<on dormait dans les yourtes et chez l<habitant.
On vous avait donc laissés à notre arrivée du train de Samarcande vers Tashkent. Disons que ça a été très foireux! Vous vous souvenez de Malik, l'employé du musée de Shakhrisabz qui nous avait invités à dormir chez lui? On avait compris qu'on devait l'appeler à notre arrivée à la gare à Tashkent. On est donc partis à la recherche d'un téléphone à la gare. Alors qu'on demandait à des policiers s'il y en avait dans les environs, un Ouzbek nous a passé son téléphone! Malik ne répondait pas au téléphone, alors on se mettait vraiment à penser que ça ne fonctionnerait pas, puis Malik a rappelé sur le téléphone du gars. C'est là qu'on a compris qu'il aurait fallu l'appeler plus tôt dans la journée, qu'il pensait qu'on ne venait plus finalement! Comme il était 23h00, il a proposé qu'on aille chez lui en taxi, mais on avait aucune idée d'ou il habitait alors avec le gars on est partis à la recherche d'un taxi, le gars, Malik et le chauffeur se sont tous arrangés pour qu'on se rende. On est partis en remerciant chaleureusement notre Ouzbek providentiel puis on a roulé dans la nuit jusqu'aux faubourgs de la ville pour une bonne demie-heure. Notre chauffeur était super sympathique mais au bout d'un moment on se demandait si on était à la bonne place quand on s'est arrêtés dans un bazar perdu... Après quelques appels, on a trouvé Malik qui nous attendait sur la route un peu plus loin. On était vraiment contents de le revoir et on s'est excusés de notre mauvaise compréhension! On s'est rendus à son appartement, qui est en fait celui de ses beaux-parents, un bloc soviétique dans un quartier résidentiel très calme et avec beaucoup d'arbres. On a rencontré sa femme (Indira) et son beau-frère (Cevinch?), qui parlent tous deux un très bon français! On a pris un thé et du melon d'eau avec eux, en jasant longuement. On a fait connaissance avec Timur, leur bébé de deux mois (Francois: Mémé et le bébé ont semblé beaucoup s'apprécier, surpassant la gêne habituelle de Mémé face aux bébés). On a passé une très belle soirée, ce sont des gens très cultivés, ouverts et vraiment drôles, et on peut avoir des conversations plus profondes que ce qu'on peut avoir avec Talgat et Assel par exemple, puisqu'ils parlent un meilleur français. On a dormi dans leur salon sur les classiques matelas ouzbeks. En fait, comme dans les yourtes, les Ouzbeks (et les Kazakhs et les Kyrgyzs) mangent traditionnellement à des tables basses, donc assis par terre sur des matelas minces et très colorés. C<est souvent aussi sur ces matelas qu<on dormait dans les yourtes et chez l<habitant.
Le lendemain, on a dejeune avec Indira et Cevinch pendant que Malik reglait des papiers pour leur nouvel appartement qu<ils venaient juste d<acheter. Ce fut tres interessant, on a parle notamment de la censure des medias en Ouzbekistan, de la propagande etc... On est ensuite partis en ville accompagnes de Cevinch mais la journee s<annoncait penible (et ce fut le cas)! En effet, on avait plein de paperasse a faire: sortir de l<argent et acheter des billets de train... Deux etapes qui semblent assez faciles a faire mais qui prennent un temps inimaginable en Asie centrale!! On a commence par prendre le bus pour se diriger vers un hotel chic de la ville qui a un guichet pour cartes etrangeres (on se rappelle qu<il nous restait environ 2$ en soums sur nous...) Pourquoi faire simple quand on peut faire complique? Le guichet n<avait plus d<argent. Bien sur, c<est tellement frequent. On s<est donc diriges vers le monstrueux hotel Uzbekistan, exposant sans honte son sovietisme sur la place centrale de Tashkent! Heureusement que Cevinch etait la pour nous dealer le taxi au prix ouzbek, sinon ca nous aurait coute cher!On a finalement fini par sortir de l<argent! Apres, il fallait echanger nos $US en soums, alors direction un petit marche connu pour ses changeurs au noir. Juste avec tout ca, il etait rendu 12h30! Etape suivante: billets de train. Arrives a la gare, c<etait la cohue comme toujours, avec des files qui sont en fait des amoncellements de gens, et les eternels depassements de tous ceux qui croient que leur temps est plus important que le tien... Cevinch nous disait qu<on ne pouvait aller qu<a une seule caisse de la gare qui etait faite pour les etrangers (mais la file est bien sur pleine d<Ouzbeks). On a donc attendu un peu, jusqu<a ce que la caisse ferme pour l<heure du diner. On est partis manger dans une petite gargotte a cote de la gare avant de revenir vers ladite caisse. Il a fallu jouer du coude un peu pour prendre notre place, les Ouzbeks ne voulant clairement pas nous laisser passer malgre l<ecriteau disant que cette caisse etait pour les etrangers et qu<ils avaient priorite et pouvaient depasser... Comble de malheur, le train pour Shymkent qu<on souhaitait prendre n<etait pas avant une semaine, et aucun autre train ne pouvait nous emmener au Kazakhstan comme on le voulait. Depites, on est partis de la file pour reflechir a nos affaires, et au meme moment ,une autre dame de la gare est venue nous dire qu<on pouvait aussi prendre un autre train, celui qui va vers Moscou et arreter en chemin. Apres longues questions a la madame, on retourne dans la file, tout a l<air de marcher pour les reservations. Erreur, la fille nous dit qu<on ne peut pas arreter a Chymkent. Etonnes, on demande pourquoi: on finit par comprendre que, he bien on peut oui, mais il faut payer le billet jusqu<a Moscou (350$ chaque)!!. Quelle bonne alternative! Plusieurs personnes de la gare ont fini par nous expliquer que ce serait plus simple de le faire en taxi et apres longues tergiversations de notre part, on a fini par trouver qu<il n<y avait aucune autre bonne option en fait... Avec tout ca, il etait peut-etre rendu 15h30! Hilala, decidement l<Asie centrale n<est pas une destination facile....
Commencait alors notre visite de la ville, raison pour laquelle Cevinch nous accompagnait! On est d<abord passe a un BnB pour reserver une place pour la nuit. He oui, une autre joie de l<Ouzbekistan: son enregistrement obligatoire! Il fallait au moins passer une nuit a l<hotel a Tashkent, meme si nous on aurait bien aime encore dormir chez Malik et Indira! Apres, on a marche jusqu<au Khast Imam, le seul vraiment gros monument de Tashkent situee dans la vieille ville. En fait, c<est un complexe avec une mosquee, des mausolees etc, mais surtout avec le plus vieux coran du monde (de l<an 655) (Francois: c<etait assez impressionnant... et aussi un peu glauque: le cheick a qui il appartenait au 7e siecle a ete assassine alors qu<il lisait son Coran et aujourd<hui la page a laquelle le Coran est ouvert est maculee de sang...). Apres, on s<est diriges vers la ville, ou on a monte sur le toit d<un edifice pour avoir une vue sur la ville. Tashkent n<est pas une laide ville, c<est un heureux melange d<immeubles sovietiques, d<un vieux quartier aux rues croches et etroites (heureusement) preserve on ne sait pourquoi et de parcs\monuments megalomanes eriges par le president, mais ce n<est pas la gagnante niveau charme. Par contre, l<avantage de Tashkent par rapport aux autres grandes villes du coin, c<est sa scene culturelle! On avait donc comme idee de passer nos soirees a aller a l<opera, au cirque ou au theatre. Justement, on etait a cote du cirque donc on est passes voir si on pouvait acheter des billets... mais il etait en renovation. Etape suivante: l<opera, assez tentant avec ses grands classiques russes et ses magnifiques salles, a 2$ le billet! Nos espoirs ont vite ete demolis lorsqu<on a vu que les portes de l<opera etaient barricadees et que l<interieur etait en renovation aussi. Le theatre d<a cote etait "en vacances" lui aussi. Mmmmh... Il faut dire qu<on est dans la basse saison, mais reste qu<on etait tout de meme decus!
Une pluie diluvienne a ensuite commence a s<abattre sur la ville et on a saute dans le bus bonde nous menant chez Malik. Bonde? Le record va au banc de deux places qui accueillait deux madames, deux enfants, un bebe et deux adolescentes...! On a soupe chez Malik (pour lui et sa femme, il etait en fait hors de question qu<on aille souper ailleurs!!!), des pates aux patates tres bonnes, qui nous changeaient de la nourriture habituelle! La soiree a ete encore bien drole comme toujours et on est partis vers notre hotel pour la nuit, se faisant inviter a venir prendre une biere avec des amis et dormir chez eux le lendemain! A l<hotel, on a revu encore une fois le Britannique croise a Bishkek et Samarcande, avec qui on a jase un peu. On a fait un peu de lavage avant de rencontrer deux autres backpackers qui buvaient de la vodka tranquillement dans la cour interieure. Ca a tout de suite clique! Il y avait un Suisse et un Autrichien, qui etaient decidement tres droles! On s<est mis a parler de tout et de rien et on a ritcomme jamais, jusqu<a se faire dire par la proprio de la place qu<il fallait arreter de rire sinon on allait reveiller tous les voisins (qui, pour certains, se levaient a 3h30 pour manger a cause du Ramadan)! L<Autrichien etait vraiment tout un phenomene, a 24 ans il avait visite 58 pays et nous racontait son experience il y a quelques mois dans des destinations tendance comme la Somalie et la Syrie comme si c<etait Paris. Apres une soiree aussi exceptionnelle avec Malik et ces deux-la, on est alles se coucher (assez tard) tout heureux!
Ce moment de bonheur a ete de courte duree et disons qu<on a paye pour le lendemain, se reveillant avec des maux de ventres et des nausees (et on n<avait rien bu la la!). Francois n<a pas vraiment dejeune, et moi ca a commence une demie-heure plus tard. C<etait assez fulgurant et desagreable, assez pour qu<on appelle Malik pour lui dire qu<on allait reserver a nouveau a l<hotel pour y dormir toute la journee. C<est aussi ce qu<on a fait, ca aurait juste ete impossible de faire autre chose cette journee-la tellement on filait mal! Francois a reussi a aller assez bien pour sortir acheter de l<eau au bazar et a aller au cafe internet en soiree, mais moi j<ai dormi de midi a 9h00 le lendemain matin...!
Relais par Francois! Apres notre journee passee a dormir a Tashkent, Meme se sentait un peu mieux et on s<est dit qu<on profiterait de l<amelioration de son etat pour passer au Kazakhstan. La frontiere etant tout pres de Tashkent, on a d<abord pris un autobus vers un bazar situe en peripherie de la ville. Apres quelques achats (on manque de shampooing) et quelques hesitations (le Lonely Planet n<est jamais tres clair quant a savoir ou exactement attendent les bus quand il faut faire un transfert), on a fini par s<entasser dans un minibus Daewoo en direction des lignes. Arrives a destination, il a fallu descendre: on doit passer la frontiere a pied! C<est quand meme completement bizarre qu<il n<existe pas de passage "routier" entre les deux pays les plus riches de la region, c<est dire a quel point le commerce intra-Stans semble peu significatif... Bref, on a marche jusqu<au checkpoint ouzbek en se faisant gosser de maniere assez triste pas une toute jeune mendiante qui nous a pris le bras pendant au moins deux minutes... On ne sait jamais trop comment reagir face aux mendiants: leur donner de l<argent encourage la perpetuation du comportement et cautionne l<equation selon laquelle les touristes sont des machines a sous, mais ne pas leur donner entraine quand meme obligatoirement de la culpabilite puisqu<apres tout, que represente 10 sous pour nous? C<est donc toujours un cas de conscience...
A la barriere, le soldat ouzbek de faction, gros fusil d<assaut sous le bras, a regarde nos passeports d<un air patibulaire puis on s<est diriges vers le poste de controle ouzbek ou un gentil douanier (chose rarissime) nous a aide a remplir les formulaires ecrits en ouzbek et en russe! On a ensuite quitte la zone ouzbeke pour aller se cogner aux douanes kazakhes. Apres a voir refuse poliment l<offre d<un gars bizarre qui n<arretait pas de traverser les douanes kazakhes sans montrer son passeport et qui voulait nous faire passer les douanes (??), on a ete faire "la file" avec tout le monde. C<est la que ca a commence a se gater: comme toujours, c<etait la cohue, il y avait des files mais tout le monde depassait, il faisait tres chaud, les gens se chamaillaient et les douaniers etaient treeeeees leeeeeents!! Pour comble, Meme a commence a vraiment mal filer: maux de ventre, nausees, maux de tete, son teint oscillait entre livide et jaunatre et elle etait litteralement pliee en deux, accotee sur la barriere qui separait les files. J<ai passe les douanes et j<aurais voulu rester pour voir comment Meme allait survivre a tout ca, mais un officier m<a signifie que je devais degager la voie!
Meme: Apres le passage de Francois, deux jeunes Kazakhs qui avaient tout fait depuis le debut pour depasser dans la file ont eu l<amabilite de me laisser finalement passer avant eux. Probablement que je n<aurais pas pu avoir l<air plus louche que ca : la face jaune et les yeux dans la graisse de bine, ayant de la difficulte a me tenir debout tellement ma tete tournait!! Justement, en plus de la lenteur douaniere habituelle, il s<est mis a me poser plein de questions: ce qu<on avait fait, ce qu<on allait faire au Kazakhstan, comment on avait trouve le pays... Je repondais 2-3 mots a la fois, le visage crispe par la douleur emanant de mon bedon. Ca a pris un bon 5 minutes, les 5 minutes les plus eternelles de ma vie. A la fin j<etais rendue pliee en deux, assise en petit bonhomme pour ne pas m<evanouir, quelque chose qu<on evite habituellement de faire dans un passage aux douanes... Il a fini par me demander "problem?" et je lui ai fait comprendre que j<etais malade et il m<a remis mon passeport. Les 3 metres me separant des douanes et de l<endroit ou m<attendait Francois ont ete tres penibles, j<ai failli m<evanouir, je voyais plein de points blancs. Quand Francois m<a vue, il a attrape mon sac et j<ai couru vers les toilettes mais des employes mon bloque l<acces. On a fini par sortir dehors, avec le vent providentiel ca allait mieux! Serieusement, je ne pourrais pas imaginer un passage de douanes plus desagreable et louche, je suis encore etonnee de ne pas avoir passe a la fouille!
Francois: Apres etre sortis du batiment des douanes, on est restes un certain moment a l<ombre par terre question que Meme se remette un peu... tout en repoussant les assauts des gossants chauffeurs de taxi (Taxi? Taxi Shymkent? Where are from? First time Kazakhstan? You wedding? Childrens? ...) Hey Chose tu vois pas que ma blonde est blanche comme un drap et qu<elle va s<evanouir si elle se repose pas, est-ce qu<on pourrait avoir deux minutes pour souffler un peu??? Ahlalalalala! Apres un bon quinze minutes, du repos, de l<eau, des Fruit-to-go et les essentiels Gravol, on est finalement sortis de la zone douaniere pour se refaire achaler par des chauffeurs de taxi. On a change de l<argent puis on a trouve une marchtrutka vers Shymkent. Le reste du trajet a ete sans histoire, mis a part les habituels et omnipresents nids-de-poule dans la route. Les paysages etaient bien jolis: de petites collines couvertes de champs de ble et des villages blottis au creux de petites vallees verdoyantes. On est finalement arrives ensuite a Shymkent, apres un transit de presque 5 heures depuis Tashkent (dont deux aux douanes!!!)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire